Essentielle à la vie, l’eau est devenue une ressource rare et précieuse alors même qu’elle recouvre 70% de notre planète, dont seulement 2,5% s’avère être de l’eau douce. Face au réchauffement climatique, l’accès à l’eau représente désormais un enjeu géostratégique majeur, remettant en cause la sécurité alimentaire et sanitaire et le développement économique d’une grande partie du monde. L’ONU estime ainsi qu’en 2018, plus de 3,5 milliards de personnes ont souffert d’un accès insuffisant à l’eau pendant au moins un mois. Un chiffre qui pourrait atteindre 5 milliards d’ici 2050, ce qui représenterait plus de la moitié de la population mondiale anticipée pour cette année-là. Il est donc urgent d’agir si nous ne voulons pas que la situation ne dégénère.

Rien qu’en France, les besoins autour de la thématique de l’eau sont colossaux: l’Union des Industries et Entreprises de l’eau constate en effet un déficit annuel d’investissement de 4,6 milliards d’euros en matière d’eau potable, d'assainissement collectif et de récupération des eaux pluviales. L’investissement thématique a donc certainement un rôle à jouer dans la promotion de solutions pour faire face à la crise de l’eau. Cette stratégie s’avère particulièrement intéressante pour les investisseurs car elle les expose à plusieurs tendances de long terme (évolution démographique, raréfaction des ressources, changement climatique…) afin de générer de la croissance durable.

Qui plus est, l’univers d’investissement de l’eau offre des opportunités variées: il se compose effectivement de près de 300 entreprises internationales, cotées en bourse, dont les activités participent à une plus grande efficacité du côté de la demande, préservent la disponibilité et la qualité de l’eau, ou contribuent à la mise en place d’infrastructures hydriques pour une meilleure gestion des ressources. Cet univers représente aujourd’hui un marché de plus de 800 milliards de dollars de revenus par an, avec un potentiel de croissance annuelle de 6% à 8%, pour une capitalisation boursière totale qui dépasse d’ores et déjà les 3000 milliards de dollars.

Certes, l’eau n’est pas une matière première comme les autres et encore moins un bien privé, et aucun marché unique et organisé n’existe à l’heure actuelle. Toutefois, il est plus que jamais indispensable d’y allouer davantage de ressources afin d’apporter des solutions pérennes, aussi bien locales que globales, à la pénurie qui couve.

A une époque où les sécheresses à répétition mettent les réserves d’eau sous pression, il est devenu crucial de faire preuve avant tout de sobriété dans sa gestion et son utilisation. L’investissement thématique promeut ainsi l’émergence de tout un ensemble de solutions dont on aurait tort de se priver: qu’il s’agisse de développer des systèmes d’irrigation intelligents, d’encourager le traitement et la réutilisation des eaux usées, ou de promouvoir des accessoires de salle de bains économes en eau, les investisseurs ont de multiples opportunités pour se constituer un portefeuille performant, équilibré et diversifié sur la base de leurs convictions les plus fortes.