Forte baisse surprise de l’inflation suisse en janvier

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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Parallèlement, d’après les chiffres actuels, les loyers affichés continuent de croître et de nouvelles augmentations ne sont pas à exclure.

Comme à l’accoutumée, les chiffres du PIB suisse sont publiés après la clôture de la rédaction de nos perspectives. Les données du quatrième trimestre 2023 ont été disponibles le 29 février. Une récente enquête de Bloomberg montre que le consensus prévoit une croissance modérée du PIB réel de 0,1% par rapport au trimestre précédent, une prévision identique à la nôtre. Sauf surprise de taille, la croissance du PIB réel devrait être de 0,7% pour 2023. L’économie suisse échappe donc à la récession technique. Les dernières analyses montrent toutefois que la conjoncture reste à la traîne, notamment dans le secteur secondaire.

Le taux de chômage augmente légèrement depuis l’été 2023, notamment dans les cantons industriels de l’Arc jurassien. Après une moyenne de 2,0% l’an dernier, nous tablons sur un chômage moyen à 2,3% pour 2024. Nous maintenons notre prévision d’une reprise cyclique vers le milieu de l’année. Les coûts de financement plus avantageux grâce à la baisse des taux d’intérêt et la hausse des salaires réels dans l’Europe voisine devraient l’alimenter.

Forte baisse surprise de l’inflation en janvier: là où nous attendions une hausse au-delà de 2%, elle est tombée à 1,3%. Ce repli a suscité des espoirs d’une baisse du taux directeur de la BNS dès le mois de mars. L’effet des hausses de loyers passées ne se reflète toutefois pas encore intégralement dans l’IPC. Par ailleurs, d’après les chiffres actuels, les loyers affichés continuent de croître et de nouvelles augmentations ne sont pas à exclure. Le relèvement du taux de TVA pourrait également ne se répercuter que de manière différée sur les consommateurs.

Actions: Solides résultats américains

Suisse

  • Maigre performance de 0,6% en février, mais un gain de 2,2% depuis janvier.
  • Nestlé a subi un fort revers après la publication de ses résultats.
  • Le marché suisse des actions est le plus cher, derrière l’américain.

Zone euro

  • Le marché européen gagne 3,6% en février et 5,9% depuis janvier.
  • Etonnamment, l’écart avec le marché américain est faible, malgré le très faible poids des technologiques. Les résultats ont été bien moins fameux qu’outre-Atlantique.
  • D’une perspective à plus long terme, la valorisation du marché européen reste très intéressante. La prime de risque sur actions y est bien plus élevée qu’aux États-Unis.

Etats-Unis

  • Le marché signe 4,9% en février et 6,5% depuis le début de l’année. Les titres des Magnificent 7 ont à nouveau porté la performance (+11,4% en février).
  • Cela malgré la hausse des rendements des T-Bonds et le net abaissement des prévisions de baisses des taux directeurs. Le marché anticipe toujours un scénario idéal, avec une conjoncture solide et des taux d’intérêt bien inférieurs.
  • Or, la valorisation reste largement supérieure aux moyennes historiques, ainsi qu’aux autres marchés. Le ratio cours/bénéfice (C/B) a encore augmenté cette année, et la prime de risque sur action tutoie zéro.

Marchés émergents

  • Un mois de février solide, à +5,4%, amenant la performance en 2024 à +0,5%.
  • Comme l’an dernier, le marché chinois des actions pèse: après avoir cédé presque 8% en janvier, il a rebondi pour gagner 10% par rapport à son creux.

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