Conjoncture suisse: croissance nulle

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

1 minute de lecture

La principale raison de ce nouveau repli réside dans la forte baisse de la production par rapport à septembre, et dans la minceur des carnets de commandes.

© Keystone

Depuis le deuxième  trimestre 2023, l’économie suisse tangue dans des clapotis. Le début du dernier trimestre 2023 n’y a rien changé. Les indicateurs disponibles jusqu’ici, comme le baromètre conjoncturel d’octobre du KOF de l’EPF de Zurich, confirment ce constat. L’indice des directeurs d’achat PMI de l’industrie recule nettement en octobre, à 40,6 points.

La principale raison de ce nouveau repli réside dans la forte baisse de la production par rapport à septembre, et dans la minceur des carnets de commandes. Ce facteur exclut un rapide revirement de tendance. Par le passé, des valeurs aussi faibles de ces PMI étaient constatées lorsque la Suisse était en récession. La récente multiplication des annonces de pertes d’emploi dans l’économie helvète n’a rien d’un hasard.

La croissance reste portée par la consommation des ménages et la croissance démographique. A l’exception du mois de juillet, les données mensuelles de l’immigration nette du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) affichent chaque mois un record sur la période depuis 2014.

Actions: Nette correction en octobre

Suisse

  • Le marché suisse cède 5,1% en octobre, et signe
  • -1,4% depuis janvier.
  • La performance des actions pharmaceutiques et de Nestlé reste faible, alors qu’elles pèsent plus de 40% du marché. Dans le marasme actuel, le marché suisse ne démontre pas son caractère défensif habituel. Il est le plus cher, derrière l’américain.

Zone euro

  • Le marché perd 3,3%, et signe +6,6% depuis janvier.
  • Les résultats trimestriels sont pour l’heure décevants.
  • D’une perspective à plus long terme, la valorisation du marché européen reste très intéressante.

Etats-Unis

  • Le marché américain a perdu 2,3% le mois dernier, sa performance depuis janvier est de +10,5%.
  • Les premiers résultats trimestriels ont été mitigés. La croissance des bénéfices affiche 2,7% par rapport au T3 2022. Les entreprises aux résultats inférieurs aux attentes reculent fortement, celles qui ont fait mieux que les estimations voient leur cours bondir. Mais pour la première fois depuis un moment, cela n’a pas permis de stimuler le marché.
  • La valorisation du marché américain reste supérieure aux moyennes historiques. Il est biaisé en faveur des « sept glorieuses », des actions de la tech qui progressent cette année et dont la valorisation reste très élevée malgré des pertes récentes.

Marchés émergents

  • Nouveau mois médiocre, avec une performance de –3,9% ; le repli depuis début 2023 est de 2,1%, en retrait des autres marchés des actions.
  • La Chine a relancé son économie dernièrement, sans incidence visible sur le marché jusqu’ici.

A lire aussi...