La BNS détient les clés

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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Notre prévision d’une croissance du PIB réel de 1% signifie que l’économie stagne si on la calcule par habitant. Du côté des actions, le début d’année est étonnamment bon.

©Keystone

 

La croissance économique devrait continuer à être portée par la forte immigration nette. Les derniers chiffres du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) indiquent que la population résidante permanente a franchi la barre des neuf millions de personnes au printemps. Notre prévision d’une croissance du PIB réel de 1% signifie donc que l’économie stagne si on la calcule par habitant.

Les stimuli font défaut, abstraction faite de facteurs exceptionnels comme la forte activité touristique liée à la météo dans les stations de sport d’hiver ou les recettes des licences des associations sportives que sont le CIO et l’UEFA, respectivement pour l’organisation des JO et du Championnat d’Europe de football. A la différence de l’Europe voisine, la hausse des salaires réels courant 2024 va moins contribuer à l’augmentation de la demande domestique. Un regain de dynamique conjoncturelle devra donc passer soit par une hausse de la demande économique mondiale, soit par une plus grande disposition à l’investissement sur le marché intérieur. Des taux d’intérêt bas ou un franc moins fort (ou les deux à la fois) seraient alors nécessaires. Dans tous les cas, c’est la Banque nationale suisse (BNS) qui a les clés.

Actions: Un début d’année étonnamment bon

Suisse

  • Début d’année positif avec une performance de 1,6%.
  • Roche excepté, les poids lourds démarrent bien l’année et Lonza a progressé de plus de 20%.
  • Le marché suisse des actions est le plus cher, derrière l’américain.

Zone euro

  • Ce marché signe +2,2% en janvier 2024.
  • La saison des résultats commence à peine. SAP, la plus grande entreprise technologique d’Europe, a publié de bons résultats et annoncé une réorganisation.
  • D’une perspective à plus long terme, la valorisation du marché européen reste très intéressante. Selon la métrique utilisée, la valorisation relativement au marché américain est au plus bas.

Etats-Unis

  • Le marché américain signe +1,5% en janvier. Les titres des Magnificent 7 (+1,8%) sont à nouveau l’élément clé de cette performance. Avec l’appréciation de l’USD, la performance en CHF a été bien supérieure (+4,0%).
  • La saison des résultats commence à peine. Le pourcentage de sociétés de S&P 500 livrant de bonnes surprises est inférieur à la moyenne. Les bénéfices agrégés publiés par les entreprises sont en deçà des attentes.
  • La valorisation du marché américain reste bien supérieure aux moyennes historiques, et bien plus élevée que celle des autres marchés.

Marchés émergents

  • En signant –4,6% en janvier, les marchés émergents sous-performent encore.
  • Comme l’an dernier, l’entrave vient du marché chinois des actions, en repli de 10,6% en USD. Le marché ne semble toujours pas croire aux efforts du pouvoir central pour dynamiser l’économie.

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