Le dollar ne profite pas d’une Fed pourtant plus offensive que prévu

AWP

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Vers 22h20, le billet vert cédait 0,44% face à la monnaie unique, à 1,0681 dollar pour un euro. Il laissait aussi franc, livre sterling ou yen lui reprendre du terrain.

Le dollar n’a que très brièvement profité mercredi de la communication de la banque centrale américaine (Fed), avant de se replier de nouveau.

Vers 21H20 GMT, le billet vert cédait 0,44% face à la monnaie unique, à 1,0681 dollar pour un euro. Il laissait aussi franc, livre sterling ou yen lui reprendre du terrain.

Comme attendu, le Comité de politique monétaire de la Fed a décidé, mercredi, de relever d’un demi-point son principal taux directeur, à une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, après avoir opté pour 0,75 point lors de chacune des quatre précédentes réunions.

Le marché a été surpris par les nouvelles projections de taux d’intérêt par les membres de la Fed, qui le voient désormais à 5,1% en 2023 contre 4,6% jusqu’ici.

Lors de la conférence de presse qui a suivi la publication du communiqué de la Fed, son président, Jerome Powell, a adopté «un ton offensif», selon Gina Bolvin, de Bolvin Wealth Management.

Tous ces éléments étaient théoriquement de nature à soutenir le dollar, mais après un petit sursaut, le «greenback», l’un de ses surnoms, a de nouveau battu en retraite, jusqu’à son point le plus bas depuis début juin, à 1,0695 dollar pour un euro.

Pour Christopher Vecchio, de Tastylive, «tout rebond du dollar est destiné à s’essouffler», du fait des derniers indicateurs d’inflation américains.

Mardi, l’indice des prix à la consommation CPI avait ainsi montré une décélération de l’inflation plus rapide que prévu.

Pour l’analyste, il est désormais raisonnable d’anticiper une inflation autour de 3%, mi-2023, à l’instar des 3,1% attendus par la Fed pour l’année prochaine.

Au terme d’une année historique, le billet vert semble être entré dans une ère nouvelle, durant laquelle il ne pourra vraisemblablement plus compter sur le resserrement monétaire de la Fed comme carburant.

Phénomène frappant, malgré les projections des membres de la Fed et le discours jugé volontariste de Jerome Powell, après cette communication, les cambistes ont réorienté leurs projections à la baisse.

Alors qu’ils le voyaient majoritairement aller au-delà de 5% jusqu’ici, leur scénario central est désormais celui d’un taux directeur qui n’ira pas plus haut que son niveau actuel au premier semestre, avant d’amorcer une descente au second.

«La Fed a montré un penchant pour les révisions de prévisions», a commenté Jeffrey Roach, de LPL Financial. «Nous ne devrions donc pas être surpris si elle change (à la baisse) sa projection de taux directeur à la faveur d’une modération de l’inflation.»

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