L’euro a plongé sous 1,08 dollar après la BCE, une première depuis 2020

AWP

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Le contraste avec la Fed, qui durcit rapidement sa politique monétaire, faisait baisser l’euro de 0,56% à 1,0827 dollar vers 20h30. Quelques instants plus tôt, la devise européenne était tombée à 1,0758 dollar.

L’euro tentait de se maintenir au-dessus du seuil de 1,08 dollar jeudi, après avoir plongé sous cette limite pour la première fois depuis mai 2020, alors que la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu sa politique monétaire inchangée malgré une inflation record.

Le contraste avec la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed), qui durcit rapidement sa politique monétaire, faisait baisser l’euro de 0,56% à 1,0827 dollar vers 18H30 GMT. Quelques instants plus tôt, la devise européenne était tombée à 1,0758 dollar, un niveau plus vu depuis près de deux ans.

A l’issue du Conseil des gouverneurs de la BCE jeudi, dont les observateurs n’attendaient pas de décision majeure, l’institution a réitéré son signal de mars en faveur de la stabilité des prix, annonçant que les achats nets d’actifs, effectués dans le cadre de l’APP, prendront fin au «troisième trimestre».

Et il est toujours prévu que la première hausse des taux intervienne «quelque temps après», sans plus de précision. La BCE les a maintenus jeudi à leur niveau historiquement bas.

La patience de la BCE interroge, alors que la Fed mais également les banques centrales d’autres grandes économies (Canada, Royaume-Uni, Corée du Sud) ont entamé une hausse des taux.

«La BCE semble partie pour monter ses taux, non seulement plus tard mais également dans une moindre ampleur que la Fed», a commenté Holger Schmieding, analyste chez Berenberg, qui note que, «contrairement aux États-Unis, l’inflation n’est pas créée en zone euro»: la hausse des prix européens est due aux cours des matières premières plus qu’à des hausses de salaires ou à une demande élevée.

Le taux d’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en mars, à 7,5% sur un an.

La zone euro est en outre dans une position «bien plus incertaine que les autres (régions), étant donné sa proximité et son exposition à la guerre en Ukraine», souligne Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Pour Marco Valli d’UniCredit Bank, cette attitude attentiste de la BCE était prévisible: «la BCE s’est abstenue de fournir de nouveaux signaux de politique monétaire, compte tenu de l’énorme incertitude causée par la crise russo-ukrainienne».

Le dollar reste lui en pleine forme: le Dollar index, qui compare le billet vert à d’autres grandes devises, atteignait 100,34 points (+0,47%) après avoir grimpé à 100,76 points, un niveau plus vu depuis avril 2020.

Le yen (-0,27% à 125,96 yens) a atteint mardi un plus bas depuis deux décennies à 126,32 yens, alors que la Banque du Japon reste pour l’instant campée sur sa politique monétaire très souple et estime que le niveau bas de sa devise va profiter au pays en favorisant les exportations.

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