Les revenus du mastodonte des arômes et des parfums Givaudan ont poursuivi entre juillet et fin septembre leur érosion déjà constatée sur les six premiers mois de l’année. Le phénomène s’est même accéléré, poussant la contraction sur les neuf premiers mois de l’année à 3,5% - contre 3,2% à mi-parcours - pour un chiffre d’affaires de 5,27 milliards de francs.

Effluves et cosmétiques affichent une certaine résistance, avec des revenus en hausse de 0,9% à 2,51 milliards. La chimie gustative par contre a accusé une chute de 7,3% à 2,75 milliards, détaille le rapport diffusé jeudi.

La multinationale verniolo-zurichoise se calcule une croissance organique de 2,9% à périmètre et changes constants, divisée par deux en comparaison annuelle. L’impact de l’appréciation du franc sur les autres devises est estimé à 361 millions.

Le chiffre d’affaires correspond tout juste au seuil des projections formulées par les analystes consultés par AWP. La fourchette des prévisions pour la croissance organique s’étalait entre 2,2% et 5,8%.

Sans s’attarder sur sa rentabilité, Givaudan indique avoir encore augmenté ses prix de manière à compenser intégralement le renchérissement des matières premières.

La direction ne s’aventure toujours pas sur le terrain des perspectives chiffrées pour l’ensemble de l’exercice. La cadence de croissance annualisée de 4 à 5% entre 2020 et 2025 reste de mise, tout comme l’objectif de flux de trésorerie disponible de 12% à cette échéance.

Les analystes relèvent que la contraction des volumes s’est avérée moindre entre juillet et fin septembre que sur les trois mois précédents. «La volée de chiffres est de nature à rassurer les investisseurs dans la capacité du secteur à renouer avec une croissance des volumes, dans le sillage d’une pression inflationniste énorme et d’un phénomène de déstockage inédit en Amérique du Nord», juge Arben Hasanaj, pour Vontobel.

La nominative Givaudan a clôturé en hausse de 0,6% à 2910 francs, dans un SMI en recul de 0,5%.