Après le premier semestre, Givaudan se diversifie et augmente ses prix

AWP

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De janvier à fin juin, le chiffre d’affaires a faibli sur un an de 3,2% à 3,5 milliards de francs. La croissance organique s’est établie à 2,4%. Le titre fléchit à la clôture.

Le fabricant genevois d’arômes et parfums Givaudan a annoncé jeudi être confiant pour la suite de l’exercice 2023, malgré un premier semestre affecté par l’inflation. L’augmentation des prix facturés aux clients n’a pas suffi à contrer la hausse des coûts des matières premières. Le groupe confirme cependant ses objectifs dans le cadre de sa stratégie 2025.

De janvier à fin juin, le chiffre d’affaires a faibli de 3,2% sur un an à 3,5 milliards de francs, rapporte un communiqué paru jeudi. La croissance organique s’est établie à 2,4%.  

Par divisions, celle dévolue aux parfums a généré un chiffre d’affaires de 1,6 milliard, en augmentation de 1,6%. De son côté, l’unité Arômes a atteint 1,8 milliard, soit un tassement de 7,1%.  

Par régions, EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) prend la tête du classement des ventes avec une hausse de 8,5% à 1,4 milliard, loin devant l’Amérique latine à 423 millions de francs, en hausse de 11,1%.  

Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) s’est étiolé de 6,5% à 763 millions. La marge afférente est passée à 21,6% de 22,4%. Le bénéfice net est affiché à 449 millions de francs, soit 9% de plus.  

Le flux de trésorerie opérationnelle a atteint 104 millions de francs au premier semestre, à comparer aux 131 millions de la même période en 2022.  

Ces résultats sont en deçà des estimations du consensus de l’agence AWP. Les analystes tablaient sur une baisse du chiffre d’affaires de 1,1% à 3,6 milliards de francs et une croissance organique de 2,9%. D’après Arben Hasanaj de chez Vontobel, «Givaudan devrait mieux s’en sortir que ses pairs plus axés sur les matières premières, notamment en termes de marges et de flux de trésorerie.» Andreas von Arx, analyste de Baader Helvea, voit un potentiel de croissance dans la diversification du groupe.

Feuille de route tracée

En février, Givaudan a étoffé ses activités avec le rachat de la société de biotechnologies cotée au Nasdaq, Amyris. «C’est une longue collaboration avec le développement d’actifs pour produits de soins et parfums, tous issus de ressources de carbone renouvelable, comme le squalane», explique à AWP le directeur général Gilles Andrier qui n’a pas souhaité dévoiler le montant de l’opération.

Sans donner de précisions prévisionnelles sur les ventes pour l’ensemble de l’année, M. Andrier entend améliorer la performance financière du groupe au moyen d’une hausse des prix sur ses clients de 5% en 2023. «Nous ciblions en 2022 près de 10% d’augmentation», précise-t-il.

«Un plan de restructuration a déjà produit ses effets. Il visait à générer 60 millions de francs d’économies avec des postes supprimés, une réduction des coûts dans la chaîne d’approvisionnement et de production, à cause du Covid et du rebond qui l’a suivi,» rappelle M. Andrier.

Pour 2023, la direction ne donne pas de prévisions détaillées. D’ici à la fin du cycle quinquennal prenant fin en 2025, le groupe verniolan confirme de nouveau viser une croissance organique de 4 à 5%, pour un flux de trésorerie équivalent à au moins 12% du chiffre d’affaires.  

Interrogé sur l’enquête lancée en mars par la Commission de la concurrence (Comco), le dirigeant dit collaborer avec les différentes juridictions au niveau mondial, «et cela prend du temps». Le groupe est soupçonné d’entente sur les prix avec le genevois Firmenich, l’américain International Flavors and Fragrances (IFF) et l’allemand Symrise.

A la Bourse, l’action Givaudan a terminé en repli de 1,7% à 2922 francs, dans un SMI en hausse de 0,73%. 

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