Wall-Street clôture en baisse et en hausse. En baisse sur la journée de vendredi, inquiète des propos de Larry Kudlow, le conseiller économique de Donald Trump, qui déclare que le chemin est encore long qui mène vers un accord entre la Chine et les Etats-Unis. Donald Trump, qui porte sa casquette électorale en vue des élections de mi-mandat de demain soir, le contredit peu avant la cloche du weekend. Wall-Street en hausse sur la semaine et cela faisait un bail, 4 semaines précisément, l’indice S&P 500 (SPX) récupérant 2,4% alors que son compère le Nasdaq 100 (NDX) reprend 1,7%. Vendredi le SPX se paie un «swing» de 2% mais parvient à tenir le niveau de 2700 points. En revanche, pour récupérer la moyenne mobile à 200 jours il faudra encore attendre quelque peu. En clair, clôture à 2723,06 et 200 dma à 2764,66. Le marché ne fait pas que focaliser sur la guerre commerciale, il prend aussi connaissance vendredi de l’importante statistique des créations d’emplois en octobre (payrolls), qui est bonne avec 250'000 nouveaux postes contre des attentes de 200'000. Le taux de chômage reste à 3,7% et les salaires horaires progressent comme attendu. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans en prend acte et remonte à 3,20%. Il semble désormais acquis que la prochaine hausse de taux de la Fed interviendra lors de la réunion de décembre (la prochaine est agendée à ce jeudi). C’est en tout cas ce que les Fed Funds prévoient. Ensuite nous attendons encore trois hausses en 2019.

Au registre des secteurs, vendredi les financières applaudissent la remontée des taux, les valeurs technologiques souffrent de la faiblesse d’Apple, qui abandonne 6,7% après ses résultats de la veille, les valeurs liées aux compagnies chinoises rendent du terrain avec notamment Alibaba en baisse de 2,4%. Les restaurants sont en pleine forme, merci Starbucks qui grimpe de 9,7%, ah! le café et ses marges…

En parlant de résultats de sociétés, la saison est sur le point de se terminer aux Etats-Unis et, devinez quoi, elle fut excellente à nouveau. A ce jour nous avons eu droit aux publications de 75% des sociétés du S&P500. 77% d’entre elles ont battu les attentes des analystes alors que 15% les ont manquées. Cette semaine nous suivrons 79 firmes, le marché commence à regarder ailleurs.

Rappelons que les rachats d’actions propres peuvent reprendre, un facteur certain de soutien aux indices. Cela dit le rythme pourrait ralentir car le rapatriement de cash vers les Etats-Unis diminue.

La volatilité reste relativement stable avec le VIX à 19,51, l’or traite à 1235 dollars l’once et le pétrole baisse encore, le WTI Light Crude à 62,73 dollars le baril. C’est pourtant aujourd’hui que les sanctions à l’encontre de l’Iran débutent mais plusieurs pays seront exemptés de sanctions…

L’hebdomadaire Barron’s est positif sur le cuivre car «la demande pour les véhicules électriques augmente», le journal mentionne Rio, Glencore et Anglo American.

Au risque de passer pour un rabat-joie, il me faut rappeler que le SPX n’a toujours pas vécu sa journée de capitulation. Elle ne se produira pas obligatoirement mais une correction se termine souvent par ce phénomène.

Dans ce contexte de marchés actions en reprise la semaine passée, mais toujours très attentifs et nerveux au sujet de la guerre commerciale, la prochaine étape c’est demain soir avec les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Les sondages indiquent que les républicains pourraient perdre le Congrès et garder le Sénat. Si cela se produit, on peut s’attendre à un recul des indices, le marché des options «price» 3%. Si en revanche le grand vieux parti conserve les deux chambres, une hausse des indices est à prévoir. Rappelons aussi que nous avons débuté depuis un mois la période de 6 mois la plus propice aux actions. Donc quel que soit le résultat de demain soir, il faudra acheter, sur faiblesse ou pas. Cette semaine  nous suivrons aussi la réunion de la Fed jeudi, le marché n’en attend rien de particulier. On observera par ailleures les résultats d’entreprises bien évidemment mais ne nous leurrons pas, au final c’est la guerre commerciale qui fait la pluie et le beau temps sur les marchés. Et dès mercredi Donald Trump ne sera plus en campagne électorale…

Les places financières européennes ouvrent autour de l’équilibre, l’Euro reste faible contre Dollar, lorsqu’on regarde son graphique, cela démange d’en acheter. Le marché est en mode «prudent» et recherche des valeurs défensives telles que Orange ou Endesa.