Wall-Street repart vers le nord, emballée par l’espoir retrouvé d’un accord commercial entre Washington et Pékin. C’est Donald Trump qui met le feu aux poudres en déclarant que «un accord commercial avec la Chine pourrait arriver plus tôt que vous ne le pensez!». Entendons-nous, tout le monde sait que c’est de l’esbrouffe, le président des Etats-Unis tentant de repousser le dossier de sa destitution au second plan. Mais cette déclaration résonne comme de la musique aux oreilles des algorithmes, qui se mettent à acheter à tours de bras. Aux oubliettes donc le sentiment morose de la veille, les opérations Repo de la Fed, qui ne cessent pas, la Fed de New York devant même augmenter son offre hier, elle offrait 75 milliards de dollars alors que les banques en demandaient 92. Ces opérations vont durer au moins jusqu’au 10 octobre. Oubliées les inquiétudes géopolitiques et la détérioration brutale du sentiment des consommateurs américains. Le marché se met en mode «je vais bien tout va bien».

Et cela se traduit par un recul de la volatilité, l’indice VIX abandonnant 6,4% à 15,96. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte de 1,64% à 1,70% et le dollar décolle, l’indice Dollar Index DXY revenant à 99 et se rapprochant de son plus haut niveau de l’année. Ce matin, la paire euro/dollar traite à 1,0953 et le dollar/suisse à 0,9912. A ce sujet, on peut tenter un short à parité. En parlant de monnaies, il y en a une qui ne se laisse pas aller à l’euphorie. Le franc suisse reste fort et traite à 1,0857 contre euro, ça en devient lassant… L’or perd quelques plumes et revient à 1508 dollars l’once. Le pétrole recule également, impacté par la force du billet vert, par l’annonce que la production saoudienne sera rétablie plus vite que prévu et par des inventaires hebdomadaires plus importants qu’anticipé. Le WTI Light Crude à 56,36 dollars par baril ce matin. Le bitcoin s’est cassé la figure cette semaine et traite à 8414 dollars, allez donc savoir pourquoi… Pour en revenir aux actions, l’indice S&P500 (SPX) clôture tout près de son plus haut niveau du jour mais dans de faibles volumes d’échanges. Parmi les secteurs les plus recherchés, on retrouve l'industrie (+0,7%), la consommation discrétionnaire (+1,0%) et les technologies de l'information (+1,2%) ainsi que les semi-conducteurs, l'indice SOX progressant de 1,8%. Le secteur financier (+0,7%) reçoit généralement un coup de pouce, porté par l’activité vendeuse sur le marché des bons du Trésor qui pousse les rendements à la hausse et mène à une légère accentuation de la courbe des taux, ce qui est considéré comme une évolution positive pour les perspectives de bénéfices. Notons enfin un retour en force des acheteurs dans les titres technologiques qui avaient récemment fait l’objet de prises de bénéfices (SHOP +6,5%, BIDU +5,3%, NFLX +4%, NVDA +3,3%, BABA +2,89%, ROKU +2,7%, TWTR +2,6%, INTC +2,4%, GOOG +2,38%, GOOGL +2,3%, TSLA +2,5%, MU +2% (qui publie ses résultats ce soir après la cloche, le marché des options se prépare à un mouvement de 8%, vers le haut ou le bas) SQ +1,8%, ADBE +1,8%, MSFT +1,4%, AMZN +1,6%, AAPL +1,5%.

Au chapitre macro-économique, pas grand-chose à se mettre sous la dent hier. Les ventes de maisons neuves aux États-Unis ont rebondi à un rythme plus rapide que prévu en août.

Pour ceux que cela intéresse vraiment, voici les détails de la transcription de l’appel de Donald Trump au président de l’Ukraine: le président Donald Trump a demandé au président de l'Ukraine de travailler avec son avocat personnel, Rudy Giuliani, et le procureur général des États-Unis, William Barr, pour «enquêter» sur son rival politique, Joe Biden. M. Trump a mentionné M. Biden à plusieurs reprises au cours de l'appel lorsqu'il a décrit les allégations selon lesquelles, en tant que vice-président, M. Biden avait fait pression pour évincer le principal procureur de l'Ukraine afin d'aider une entreprise dans laquelle son fils travaillait. Trump a également demandé au président ukrainien Volodymyr Zelenskiy d'enquêter pour savoir si son pays pouvait localiser un serveur informatique piraté du Comité national démocratique qui est devenu un problème dans la campagne de Trump 2016 contre Hillary Clinton, selon les notes de l'appel. Voilà…

Ericsson serait prêt à payer 1 milliard de dollars pour mettre un terme aux enquêtes américaines qui le visent. La justice américaine va ouvrir une enquête antitrust contre Facebook. Amazon.com veut faire entrer son assistant virtuel Alexa dans les vêtements connectés, nous allons donc parler à nos habits… Philip Morris et Altria renoncent à leur remariage. Softbank négocierait un accroissement de son investissement dans WeWork. La Comco valide le rachat d'UPC Suisse par Sunrise Communications. Regardez Givaudan, Firmenich affirme avoir acheté des actions Robertet à 683,3 euros par titre de First Eagle Investment Management. Firmenich indique que son intention est de rester un actionnaire minoritaire à long terme; également ouvert à l'augmentation de la participation en accord avec la famille Maubert et la direction. Et pour en revenir à Givaudan, ce matin JP Morgan relève son objectif de cours à 2720 francs (de 2667 francs). L’action est indiquée en hausse de 0,3%.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé avec Tokyo qui progresse de 0,13% à la cloche. Notez que l’indice Nikkei a lancé son signal de vente (Demark 13 Buy Exhaustion) et devrait donc rendre un peu de terrain ces prochains jours. A Hong-Kong on est calme, le Hang-Seng progresse de 0,08%. Shanghai recule de 0,71% alors que l’indice ChiNext perd 1,5%. En Europe, les futures indiquent une ouverture pile à l’équilibre et le future SPX recule de 5 points.

On suivra la publication du PIB aux Etats-Unis un peu plus tard cet après-midi. Cela dit rappelons-nous que le PIB nous montre le passé et ce n’est pas dans cette direction que nous allons, ce d’autant plus que le PIB est révisé durant 20 ans aux Etats-Unis, c’est dire sa signification…Au menu du jour également les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, l’indice des prix Core PCE et les ventes en suspens de maisons. En Allemagne, la confiance des consommateurs, mesurée par l’institut GfK, a battu les attentes au mois d’octobre (oui, octobre…) à 9,9 contre 9,6 attendus et 9,7 en septembre. On suivra enfin plusieurs interventions publiques de banquiers centraux, notamment celles de Mario Draghi, le patron de la BCE, à 15h30, de James Bullard, de la Fed, à 16h00 et de son collègue Richard Clarida à 17h45.

Les marchés vont donc ouvrir sans aucune inspiration ni conviction. En revanche ce que l’on peut affirmer, c’est que la volatilité est actuellement basse et permet de couvrir des portefeuilles exposés aux actions à bon compte, et donc de continuer à surfer sur cette vague haussière entamée en mars 2009. Pourquoi donc s’en priver (mais en portant un gilet)?