Gonet: l'actualité des marchés au 7 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,10%, S&P 500 +0,18%, Nasdaq +0,30%, Russell -1,29%, SOX -0,28%, Eurostoxx -0,38%, SMI -0,03%.

Wall Street maintient les ours à distance, qui trépignent d’impatience à l’idée de revenir dans l’arène. Les principaux indices américains clôturent en légère hausse hier, à l’exception notable du Russell2000 (RTY), qui paie sa surperformance de la semaine passée. C’est sans surprise que le débat autour d’un «bear market rallye» est relancé par des ours amers, mais pas résignés. Quoi qu’il en soit, le simple fait que la semaine ait débuté sur une note de vert indique que ce marché a peut-être plus de jambes que l’on ne pense, ce d’autant plus que le grand méchant Neel (Kashkari, patron de la Fed de Minneapolis) tente un strike de taureaux en affirmant haut et fort être favorable à un resserrement excessif pour ramener l’inflation à 2%. Même pas peur le marché, il faut dire que la Fed rencontre de plus en plus de peine à faire entendre sa grosse voix inquiétante. C’est un peu le phénomène «Pierre et le loup» qui est en train de se produire Downtown Manhattan, à force de répéter sans cesse la même chose, la Fed semble de moins en moins audible.

Et puis les étoiles semblent s’aligner avec bienveillance au-dessus du marché des actions. Les résultats de sociétés du troisième trimestre ont impressionné les investisseurs et sont en passe d'afficher la première hausse collective depuis un an. Les Américains ont continué à dîner, à voyager et à faire des achats en ligne, ce qui a donné un coup de fouet aux dépenses de consommation et a contribué à accroître les bénéfices des plus grandes entreprises du pays. Parallèlement, des données récentes sur le marché de l'emploi ont indiqué que le marché du travail, en pleine effervescence, ralentit, signe que la Réserve Fédérale pourrait envisager de commencer à lever le pied.

L’indice S&P500 (SPX) termine sa journée proche de son plus haut de la séance, il défend sa moyenne mobile à 50 jours avec succès et regarde désormais sa prochaine résistance à 4403 points, contre une clôture hier soir à 4365 pts. Le Nasdaq100 (NDX) défend sa 100 jours et teste le haut de son canal baissier entamé en juillet. S’il le casse, ensuite il pourra songer à s’attaquer à son top récent à 15'932 points. La volatilité fait du surplace, le VIX reste sous la barre des 15 points, il a de la place pour reculer à 12,68. Côté secteurs, le podium du jour du SPX se compose de la tech, la santé et la consommation discrétionnaire. C’est un lundi plutôt ennuyeux que passent les intervenants, les rendements obligataires se stabilisent, le 10 ans US évolue ce matin à 4,65%. Le dollar tente un rebond, la paire EUR/USD traite à 1,0693, son principal support se situe à 1,0500 tandis que la prochaine résistance est à 1,0803 (passage des moyennes mobiles à 100 et 200 jours). Le pétrole n’y arrive plus, le baril de WTI Light Crude teste actuellement le niveau de 80 dollars à la baisse. L’or fait un peu pareil, l’once recule à 1968 dollars, le niveau de 2’000 dollars semble trop ambitieux en l’état.

Les Fed Funds sont moins convaincus aujourd’hui qu’hier d’une baisse de taux en juillet 2024 (58% de probabilités contre 66% hier). C’est probablement la faute de ce coquin de Neel Kashkari. À ce propos, son patron Jerome Powell prend la parole demain.

Rishi Sunak profitera du discours d'ouverture du Parlement prononcé aujourd'hui par le roi Charles pour présenter un programme qui, il l'espère, lui permettra de rester au pouvoir après les prochaines élections. La criminalité, l'énergie et le logement devraient occuper une place importante. Les criminels violents seront enfermés plus longtemps, les délinquants seront contraints de se présenter devant le tribunal pour le prononcé de leur peine et la police disposera de pouvoirs accrus pour lutter contre les comportements antisociaux.

La RBA (Reserve Bank of Australia) reprend ses augmentations de taux dans un mouvement largement anticipé, mais signale un obstacle plus important à de nouvelles augmentations. Le dollar australien chute après que la gouverneure Michele Bullock a déclaré qu'un nouveau resserrement «dépendra des données et de l'évolution de l'évaluation des risques».

Au menu macro-économique du jour, en Chine, les données sur les exportations et les importations ont été publiées au milieu de la nuit, comme les dépenses des ménages japonais. La production industrielle en Allemagne (sortie nettement plus faible qu’attendu) et de l’indice des prix à la production dans la zone euro (11h00) suivront, avant dans l'après-midi la balance commerciale (14h30) et le crédit à la consommation (21h00) aux Etats-Unis.

UBS accuse 785 millions de pertes au troisième trimestre, à cause de l'intégration du Crédit Suisse. Ceci dit ce résultat est bien meilleur qu’attendu, les réductions de coût sont en avance sur le plan, le net new money entre plus vite que prévu et les objectifs financiers sont confirmés, le titre traite en hausse de 1,8% dans le prémarché. WeWork dépose le bilan. L'Italie saisit 779 millions d’euros auprès d'Airbnb pour évasion fiscale présumée. Walt Disney nomme le CFO de PepsiCo au même poste. DISH Network sombre de 37% après ses résultats. Intel serait en pole position pour obtenir des milliards de dollars pour des installations sécurisées de production de puces pour la défense, selon le WSJ. Nike poursuit New Balance et Skechers pour violation de brevets concernant la technologie des chaussures de sport. Novo Nordisk va racheter pour 4,9 milliards de couronnes danoises (656 millions d’euros) d'actions à sa maison mère Novo Holdings, soit une part minime de son capital. Accenture et Salesforce concluent un accord sur le développement des données et de l'IA.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse. Tokyo recule de 1,34% à la cloche, Hong Kong abandonne 1,36%, Shanghai égare 0,04% et Séoul glisse de 2,33%. Le future SPX rend 13 points et l’Europe ouvre en repli de 0,3%.

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