En août, les marchés ont eu un coup de chaud

AWP

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Paris a perdu 1,37% et Londres 1,05%. Francfort a reculé de 0,97%. L’indice phare SMI de la Bourse suisse a lui cédé 0,27%. Sur le mois, Paris et Francfort reculent d’environ 5%.

Les Bourses mondiales manquaient encore d’allant mercredi, à l’image du mois d’août au cours duquel les investisseurs ont dû digérer la détermination des banques centrales à lutter contre l’inflation et des inquiétudes sur l’activité économique.

Après avoir tenté une fois encore un rebond, les Bourses européennes ont terminé en baisse. Paris a perdu 1,37% et Londres 1,05%. Francfort, où les échanges se sont poursuivis plusieurs minutes après l’heure de clôture habituelle, a reculé de 0,97%. Sur le mois, Paris et Francfort reculent d’environ 5%. L’indice phare SMI de la Bourse suisse a lui cédé 0,27%.

Wall Street était aussi timorée, mais mieux orientée: le Dow Jones était stable, le S&P 500 montait de 0,21% et le Nasdaq de 0,32% vers 18h00. Mais sur le mois le recul atteint plus de 3%.

Si la première quinzaine d’août avait été positive, les banquiers centraux se sont chargés à leur retour de vacances de refroidir l’optimisme des investisseurs en leur rappelant que la lutte contre l’inflation allait prendre du temps et qu’elle serait douloureuse pour l’activité économique. La hausse des prix à la consommation a atteint 9,1% en août sur un an dans la zone euro, légèrement plus qu’anticipé par les analystes.

A une semaine de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), l’institution de Francfort est donc sous pression et beaucoup d’analystes pensent qu’elle voudra à son tour frapper fort en relevant nettement ses taux directeurs, sa principale arme pour influer sur l’inflation.

«Au début de l’été, on pensait à deux hausses de 25 points de base pour les deux réunions. En juillet, ce fut 50 et le débat est désormais entre 50 et 75 points de base», illustre Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.

Aux Etats-Unis, les chiffres de la hausse des prix pour juillet ont dessiné l’hypothèse d’un pic qui aurait été dépassé, mais «il est bien trop tôt pour conclure que l’inflation a atteint son point culminant», a répété mercredi Loretta Mester, une responsable de la Banque centrale américaine.

L’atmosphère est toutefois un peu moins lourde qu’en Europe au cours de la séance grâce à la publication de l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab selon laquelle les employeurs privés aux Etats-Unis ont créé bien moins d’emplois qu’attendu en août, ce qui pourrait alléger un peu la main de la Fed si la tendance se poursuivait. Vendredi est attendu le rapport mensuel officiel sur l’emploi américain.

Sur le marché obligataire, les taux d’emprunt des Etats suivaient aussi la tendance du mois, en montant. L’intérêt pour le 10 ans américain atteignait 3,12% contre 2,65% fin juillet, l’allemand 1,53% contre 0,81%.

Nouvelles turbulences sur l’énergie

Le prix du gaz continuait sa décrue, les tensions sur la livraison de gaz russe étant compensées par le remplissage plus précoce que prévu des stocks des pays européens. Vers 17h00 GMT, le prix du gaz naturel sur le marché de référence, le TTF néerlandais, baissait encore de 5,12% à 240 euros le mégawattheure, loin des 300 euros de la semaine passée.

Concernant les hydrocarbures, les craintes de récession dues au resserrement monétaire et à la situation économique en Chine continuaient de peser sur les prix du pétrole, qui avaient déjà cédé plus de 5% mardi. Vers 17h50, le baril de WTI pour livraison en octobre résistait mieux après l’annonce d’une baisse plus forte que prévu des stocks de pétrole et reculait de 0,36% à 91,31 dollars. Le baril de Brent du mer du Nord à même échéance perdait 2,58% à 96,75 dollars.

Les actions du secteur ne se portaient pas bien. TotalEnergies chutait de 3,32%, Shell de 2,12% et Eni de 3,50%.

Les financières résistent

Dans le contexte de marché difficile, les banques, surtout en Europe, sont sorties du lot en août, résistant mieux car la hausse des taux directeurs signifie aussi pour elles de meilleures marges.

Sur la séance, l’autrichienne Raiffeisen a pris 1,61%, l’italienne Unicredit 4,02%, la française BNP Paribas 0,20%. En Allemagne, Hannover RE et (+1,38%) et Munich RE (+1,19%) ont occupé le devant de l’indice.

Du côté de l’euro et du bitcoin

L’euro prenait 0,53% face au billet vert, à 1,0068 dollar vers 17h50.

Le bitcoin montait de 0,82% à 20’145 dollars.
 

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