Allemagne: hausse surprise du PIB au troisième trimestre

AWP

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Sur un an, le PIB croît de 1,2%, en données corrigées des prix et effets de calendrier. Au deuxième trimestre, l’indicateur avait stagné, à 0,1%, selon une valeur révisée à la hausse par Destatis.

Le Produit intérieur brut (PIB) allemand a connu une hausse surprise de 0,3% au troisième trimestre, tirée par la consommation, malgré la crise énergétique et l’inflation qui plombent la première économie européenne, selon des chiffres préliminaires publiés vendredi.

«L’économie allemande continue de se maintenir, malgré des conditions économiques difficiles, avec la pandémie de coronavirus, les chaînes d’approvisionnement perturbées, l’inflation et la guerre en Ukraine», a déclaré l’institut Destatis dans un communiqué.

Sur un an, le PIB croît de 1,2%, en données corrigées des prix et effets de calendrier.

Au deuxième trimestre, l’indicateur avait stagné, à 0,1%, selon une valeur révisée à la hausse par Destatis.

Cette performance est une surprise, alors que les analystes cités par l’outil financier Factset tablaient sur une baisse de 0,2% du PIB au troisième trimestre.

Le gouvernement allemand s’attendait, lui aussi, en raison de la conjoncture économique actuelle, à une «croissance négative».

«C’est absolument bluffant. Tant d’indicateurs montrent que l’économie ralentit considérablement depuis des mois, et maintenant nous voyons même une accélération de la croissance», s’étonne Jens Oliver Niklash, analyste pour la banque LBBW.

Pour expliquer cette hausse, Destatis indique que l’indicateur a été tiré par la «consommation privée», malgré l’inflation, qui atteint 10% en septembre.

L’Allemagne, qui s’approvisionnait à 55% en gaz russe avant la guerre, doit se fournir ailleurs, à des prix beaucoup plus élevés.

Ces tensions ont fait exploser le prix du gaz et de l’électricité en Europe, faisant flamber l’inflation et les coûts de production de l’industrie, moteur de la croissance allemande.

Résultat: la production industrielle faiblit. Elle a chuté de 0,8% en août, selon l’institut de statistique Destatis.

Sont frappées de plein fouet les industries à forte intensité énergétique, comme la chimie, la métallurgie, le papier et le verre. Ces secteurs ont vu leur production baisser de près de 9% depuis février.

Pour soulager les ménages et les entreprises, Berlin a annoncé fin septembre le déblocage de 200 milliards d’euros permettant de plafonner les prix.

Lueur d’espoir: après avoir atteint un sommet à plus de 300 euros le mégawattheure en août, le prix du gaz n’a cessé de chuter même s’il reste à un niveau élevé, en hausse de 40% en moyenne par rapport à l’avant crise.

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