La croissance suisse freinée par les incertitudes

AWP

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Alors que les prévisions de croissance pour 2022 sont revues à la baisse, celles de l’inflation sont relevées, a indiqué mercredi le Seco. La guerre en Ukraine a des effets plus importants qu’escompté.

Les nuages s’amoncellent pour l’économie suisse, contraignant le Secrétariat à l’économie (Seco) à réviser ses prévisions macroéconomiques. Alors que les prévisions de croissance pour 2022 sont revues une nouvelle fois à la baisse, celles de l’inflation sont relevées, indique mercredi le Seco. La guerre en Ukraine a des effets plus importants qu’escompté.

La croissance est attendue à 2,6% en 2022, alors que les prévisions précédentes tablaient sur 2,8%, pour le PIB corrigé des évènements sportifs. En décembre, lors du pointage précédent, les économistes tablaient encore sur une croissance de 3,0%.

Deux raisons principales expliquent la détérioration des perspectives, d’une part la guerre en Ukraine, qui a des effets plus importants que prévu et d’autre part la croissance en Chine, qui souffre fortement des mesures sanitaires pour lutter contre la pandémie.

La reprise va se poursuivre, mais à un rythme moins soutenu, résume le Seco. En 2021, le PIB suisse avait rebondi de 3,7%, après un repli de 2,4% en raison de la pandémie. Par la suite, les effets de rattrapage devraient s’atténuer et l’économie suisse croître de 1,9% en 2023, contre 2,0% pronostiqué auparavant.

Les économistes se montrent plus optimistes en ce qui concerne le marché du travail. Le taux de chômage est attendu à 2,1% en moyenne annuelle en 2022 suivi de 2,0 % en 2023.

Inflation menaçante

Les prévisions d’inflation sont quant à elles revues à la hausse, à 2,5% en moyenne annuelle, alors qu’en mars, l’inflation pour 2022 était attendue à 1,9%. En mai, l’indice des prix à la consommation (IPC) a accéléré de 2,9% sur un an, après avoir crû de 2,5% en avril, de 2,4% en mars et de 2,2% en février.

Pour 2023, la hausse des prix devrait ralentir à 1,4%, une valeur toutefois bien plus élevée que celle affichée par le Seco en mars, qui tablait alors sur 0,7%. Cela risque de peser sur la consommation privée, craignent les économistes.

Les prix des principales exportations de la Russie et de l’Ukraine, soit l’énergie et les denrées alimentaires de base, ont déjà fortement augmenté sur les marchés mondiaux. «La pression au renchérissement qui accompagne cette augmentation pèse sur la demande intérieure chez certains partenaires commerciaux importants, ce qui se répercute de manière négative sur les branches exportatrices concernées en Suisse» note le Seco.

Les nouvelles prévisions partent du principe qu’aucune pénurie importante d’énergie et de matières premières n’ait lieu en Europe, précise le Seco. En outre, il est probable que la tournure plus restrictive de la politique monétaire internationale ralentisse l’économie mondiale et engendre des risques de corrections accrus sur les marchés financiers.

Mi-mai, la Commission européenne a également abaissé ses prévisions de croissance pour la zone euro, à 2,7% alors qu’elle se montrait beaucoup plus optimiste en février, tablant sur une hausse de 4,0%, alors que la Russie n’avait pas encore envahi l’Ukraine.

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