L’économie suisse frappée par la guerre en Ukraine et l’inflation

AWP

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Le marché intérieur devrait néanmoins bénéficier d’une situation de l’emploi au beau fixe, selon les prévisions de l’OCDE.

L’économie suisse va marquer le pas cette année, touchée à l’instar des autres pays européens par les répercussions de la guerre en Ukraine et la flambée des prix. Le marché intérieur devrait néanmoins bénéficier d’une situation de l’emploi au beau fixe, selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le produit intérieur brut (PIB) de la Confédération devrait progresser cette année de 2,5%, contre +3,0% dans les précédentes estimations de l’organisation basée à Paris et après +3,7% en 2021.

La consommation des ménages (+3,1%) et les dépenses publiques (+2,7%), ainsi que les exportations (+6%) devraient rester à un niveau élevé en 2022, a détaillé l’OCDE mercredi dans ses perspectives économiques de juin. En 2023, la croissance du PIB est anticipée à +1,3%.

«Le ralentissement de la demande lié à la guerre en Ukraine freinera la croissance des exportations et de l’investissement», ont averti les économistes. Mais le marché intérieur devrait résister, car «la consommation sera soutenue par l’amélioration continue de la situation du marché du travail et une baisse du taux élevé d’épargne».

Dans un contexte mondial de flambée des prix, l’OCDE a cependant prévenu que «la hausse des prix de l’énergie et des biens affectés par les goulets d’étranglement au niveau de l’offre pèsera sur la croissance».

L’inflation est en effet attendue à 2,5% pour l’exercice en cours - soit au-dessus de l’objectif de stabilité plafonné à 2% par la Banque nationale suisse (BNS) - et à 1,8% en 2023.

L’OCDE s’aligne ainsi sur les estimations des autres instituts qui ont, tour-à-tour, ajusté leurs prévisions de croissance. La veille, la banque Raiffeisen avait ainsi indiqué tabler sur une croissance du PIB de 2,2% en 2022 et de 1,5% l’année suivante.

«La Suisse navigue relativement tranquillement sur les eaux agitées» de la conjoncture mondiale, entre la guerre en Ukraine et les confinements en Chine, avaient souligné mardi les experts de l’établissement coopératif. Si les facteurs du ralentissement mondial ont un impact sur l’industrie nationale, le pays peut compter sur un marché du travail qui conserve sa dynamique.

Alors que la Banque nationale suisse (BNS) doit annoncer le 16 juin ses décisions en matière de politique monétaire, l’OCDE a estimé que «l’orientation de la politique monétaire est appropriée».

«Etant donné que l’inflation sous-jacente (hors prix des hydrocarbures et de l’alimentation) se situe dans la fourchette cible (de la BNS) et que le franc suisse subit des tensions à la hausse, les taux directeurs devraient rester inchangés», ont anticipé les experts de l’organisation internationale. La majorité des observateurs s’attend en effet à ce que la BNS commence à remonter son taux directeur - à -0,75% depuis 2015 - à partir de l’automne.

Pour la zone euro, l’OCDE table sur une croissance de 2,6% cette année et une inflation à 7,0%. Aux Etats-Unis, elle s’attend à un PIB en hausse de 2,5% et un renchérissement de 5,9%.

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