Les Américains vont aider l’UE à réduire sa dépendance au gaz russe avec le GNL

AWP

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Les Etats-Unis «s’efforceront» avec «des partenaires internationaux» de fournir à l’Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de GNL en 2022.

Les Etats-Unis vont augmenter leurs livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’UE pour l’aider à réduire sa dépendance envers les énergies fossiles russes afin de priver Moscou de sa principale source de revenus.

Après avoir doublé leurs livraisons ces derniers mois, les Etats-Unis «s’efforceront» avec «des partenaires internationaux» de fournir à l’Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de GNL en 2022, selon l’initiative dévoilée vendredi par le président Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Les Etats-Unis sont déjà le premier fournisseur de GNL de l’UE (22 milliards m3 l’an dernier), même s’ils ne représentent qu’environ 6,3% de ses importations totales de gaz.

Une plateforme centralisera les demandes des Vingt-Sept. Le gaz ne sera pas nécessairement américain, les Etats-Unis pouvant aussi, comme cet hiver, rediriger vers l’Europe des acheminements venant d’Asie, selon un responsable américain, ce qui nécessitera «un gros travail diplomatique».

Les volumes prévus augmenteront au fil des ans: la Commission devra se coordonner avec les Vingt-Sept pour garantir, au moins jusqu’en 2030, une demande d’environ 50 milliards de m3/an de GNL américain supplémentaire --l’équivalent d’un tiers de sa consommation totale de gaz russe.

L’UE est pressée par Kiev et certains Etats membres, dont la Pologne, d’arrêter ses importations d’hydrocarbures russes, afin de tarir le financement de la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine.

Beaucoup moins exposé, Washington a imposé un embargo sur le pétrole et le gaz russes.

Mais de nombreux Etats européens restent opposés à une telle sanction car 45% des achats de gaz de l’UE proviennent de Russie. Une proportion qui atteint 55% pour l’Allemagne et plus de 95% pour la Finlande, la Hongrie et la République tchèque.

Moscou fournit quelque 150 milliards de m3 de gaz par an, dont seulement 15 milliards de GNL.

Le GNL représente environ 20% de la consommation gazière européenne.

Joe Biden a assuré que ce plan aidera l’UE à atteindre l’objectif «ambitieux» de s’affranchir complètement du gaz russe «bien avant 2030».

Ces contrats à long terme permettront d’échapper en partie aux fluctuations des cours mondiaux qui ont récemment flambé. Concernant le prix, la Commission s’est contentée d’indiquer qu’il «tiendra compte des équilibres entre offre et demande», mais aussi des prix de référence sur le marché intérieur américain, inférieurs aux cours mondiaux.

Bruxelles cherche à diminuer des deux-tiers les importations de gaz russe de l’UE dès cette année grâce à des obligations de remplissage des réserves à 90% avant chaque hiver, des économies d’énergie, des achats groupés et une diversification des fournisseurs.

Outre les Etats-Unis, la Commission a engagé des négociations avec les principaux pays producteurs (Norvège, États-Unis, Qatar, Algérie).

Certaines régions européennes manquent encore d’infrastructures pour le GNL (comme l’Allemagne, qui ne dispose d’aucun terminal) mais «nous avons des usines de regazification placées stratégiquement dans l’UE» pour approvisionner tous les Etats, assure une source européenne.

Si la Commission veut mieux coordonner les capacités disponibles, suffisantes selon elle pour importer 50 milliards de m3/an de GNL supplémentaires, elle s’est aussi engagée à «accélérer les procédures pour approuver la construction de nouveaux terminaux», selon les Américains.

«Une voie dangereuse» qui «rendrait l’UE prisonnière des énergies fossiles pour longtemps», selon l’ONG environnementale Global Witness.

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