L’UE prépare des achats en commun de gaz suite à la guerre

AWP

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Soucieux d’isoler Moscou après son invasion de l’Ukraine, Bruxelles veut réduire des deux-tiers dès cette année les achats de gaz russe du continent.

Bruxelles se prépare à coordonner des achats communs de gaz au nom des Etats membres de l’UE pour renforcer la sécurité énergétique du continent et réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, un plan que les Vingt-Sept devraient valider en sommet cette semaine.

Inspirée par les commandes de vaccins anti-COVID pilotées par la Commission européenne, la stratégie vise à diversifier les sources d’approvisionnement énergétiques de l’UE. Soucieux d’isoler Moscou après son invasion de l’Ukraine, Bruxelles veut réduire des deux-tiers dès cette année les achats de gaz russe du continent.

Réunis en sommet jeudi et vendredi, les dirigeants des Vingt-Sept devraient s’engager à «travailler de concert à des achats communs de gaz et d’hydrogène», selon un projet de conclusions.

En pratique, la Commission se dit «prête à créer un groupe de travail sur des achats communs au niveau de l’UE. En regroupant les demandes, il faciliterait les contacts avec les fournisseurs internationaux» avant l’hiver prochain et contribuerait à obtenir «des prix avantageux» grâce au poids économique de l’Union.

Pilotée par un «comité directeur» comprenant des représentants des Etats, «une équipe de négociation dirigée par la Commission s’entretiendrait avec les fournisseurs et préparerait le terrain pour de futurs partenariats énergétiques au-delà du gaz», a ajouté l’exécutif européen.

Bruxelles discute déjà avec les principaux pays producteurs de gaz (Norvège, États-Unis, Qatar, Algérie), et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a rencontré lundi les patrons de grands groupes énergétiques européens (E.ON, Shell, Vattenfall, Eni, TotalEnergies...) pour étudier de futures coopérations.

La Commission veut par ailleurs obliger chaque Etat membre à remplir ses réserves de gaz à «au moins 80%» de leurs capacités d’ici le 1er novembre, puis à 90% avant chaque hiver les années suivantes, avec des objectifs intermédiaires précis à respecter de février à octobre.

Le texte dévoilé mercredi, qui devra être approuvé par les Etats et eurodéputés, est moins ambitieux qu’une version précédente imposant un remplissage à 90% dès novembre 2022, chiffre qu’avait réitéré mardi le vice-président de la Commission Maros Sefcovic.

Les exploitants des installations de stockage, qui seront certifiées par des organismes indépendants, «devront communiquer les niveaux de remplissage aux autorités nationales», qui «devront en rendre compte à la Commission» sur une base mensuelle. «Une réduction de 100 % des tarifs de transport» devrait encourager le remplissage.

La Commission a également présenté différentes options pour amortir l’impact de la flambée des cours énergétiques pour les consommateurs, dont un plafonnement des prix, mais qui est loin de faire consensus parmi les Etats membres.

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