Le bitcoin monte, la Russie pourrait l’accepter contre son gaz

AWP

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Le cours de la cryptomonnaie a brièvement dépassé 45’000 dollars en cours de séance, seuil symbolique qu’elle n’a atteint qu’à trois reprises depuis ses pertes marquées de début janvier.

Le bitcoin montait vendredi alors que la cryptomonnaie a été évoquée par le Kremlin comme un moyen potentiel de paiement pour le gaz russe, creusant l’appétit des investisseurs alors que le secteur semble regagner l’intérêt du public.

Le cours du bitcoin a brièvement dépassé 45’000 dollars en cours de séance, seuil symbolique qu’il n’a atteint qu’à trois reprises depuis ses pertes marquées de début janvier. Vers 15h20, il prenait 2,3% à 44’913 dollars.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mercredi que la Russie n’accepterait plus de versements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l’UE.

Le lendemain, un responsable du Parlement russe a affirmé que les pays n’ayant pas sanctionné la Russie pourraient, eux, utiliser leurs monnaies locales ou même le bitcoin, rapporte la presse financière.

«L’information a fait grimper le bitcoin, mais il reste des questions», commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Vers un «pétrobitcoin»?

«La Chine déteste le bitcoin» et a interdit son utilisation, «est-ce qu’elle va changer d’avis pour acheter du pétrole russe à bas prix ?», se demande-t-elle.

«L’idée que le pétrodollar pourrait être remplacé par un pétrobitcoin ajoute une nouvelle façon de voir les cryptoactifs», s’enthousiasme au contraire Marcus Sotiriou, analyste pour le courtier spécialisé GlobalBlock.

L’intérêt de la Russie pour les cryptomonnaies est vu d’un mauvais oeil par les banques centrales occidentales: parmi toutes les catégories d’actifs numériques, «les cryptoactifs me préoccupent le plus dans le contexte russe», a déclaré mardi Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE).

Pour l’instant, la hausse des prix reste motivée par l’intérêt des investisseurs, et aucun paiement de gaz russe n’a été effectué en cryptomonnaie.

Autre intersection du gaz et des cryptomonnaies, le géant américain des hydrocarbures ExxonMobil a mis en place un programme d’utilisation de ses excédents de gaz naturel, habituellement brûlés en plein air à l’extraction, pour alimenter en électricité des «mines» de bitcoin, rapporte l’agence Bloomberg.

Ces serveurs géants garantissent l’intégrité du réseau bitcoin et sont très gourmands en énergie.

«Cela permettrait de garantir un minage (création) de bitcoin plus propre» en utilisant une source d’énergie d’ordinaire gaspillée à l’extraction, «ce qui est une des grandes inquiétudes des investisseurs», estime M. Sotiriou.

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