Les marchés européens indécis, immobilisme des pourparlers russo-ukrainiens

AWP

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Tandis que Londres prend 1,28%, aidée par ses pétrolières, et Paris grappille 0,36%, la baisse des valeurs bancaires et automobiles plombe Francfort (-0,36%) et Milan (-0,66%). Zurich avance de 1,35%.

Les marchés boursiers choisissaient la prudence jeudi, craignant toujours que le conflit entre l’Ukraine et la Russie ne plombe l’économie mondiale et alors que les négociations en vue d’arrêter la guerre entre les deux pays avancent peu.

L’Europe a clôturé en ordre dispersé: après les forts gains de la veille, Londres a pris 1,28%, aidée par ses pétrolières, et Paris 0,36%. Mais la baisse des valeurs bancaires et automobiles a plombé Francfort (-0,36%) et Milan (-0,66%). A Zurich, le SMI a gagné 1,35%.

Après une ouverture en baisse, la Bourse de New York progressait légèrement. Vers 17H25 GMT, le Dow Jones et le Nasdaq gagnaient chacun 0,65% et le S&P 500 0,69%.

Alors que mercredi les marchés espéraient un compromis prochain entre les négociateurs russes et ukrainiens, «le ton monte entre les États-Unis et la Russie» ce jeudi, a commenté Andreas Lipkow, analyste pour Comdirect. Ce qui rend «les acteurs du marché (...) très tendus et nerveux».

Le président américain Joe Biden a accusé mercredi son homologue russe Vladimir Poutine d’être «un criminel de guerre», des propos jugés «inacceptables et impardonnables» par le Kremlin.

En outre, le porte-parole du Kremlin a affirmé que la délégation russe «faisait de grands efforts», et a accusé les Ukrainiens de «ne pas montrer le même zèle».

«Un cessez-le-feu nécessiterait un rétropédalage conséquent d’une partie ou de l’autre» et étant donné les positions de chacun et les attaques de l’armée russe, «une désescalade imminente ne semble pas probable pour l’instant», a estimé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La situation provoque une remontée de plus de 7,5% des prix du pétrole brut et fait craindre un contexte de stagflation (un ralentissement de la croissance économique couplé à une inflation élevée).

Ces inquiétudes se voient notamment sur le marché obligataire, où les taux d’intérêt de la dette américaine à court terme se rapprochent de celui de l’échéance à 10 ans.

«Les taux à court terme sont le reflet des anticipations d’inflation et les taux à 10 ans le reflet des anticipations de croissance», explique Charles de Riedmatten, gérant actions de Myria AM. Le rendement de la dette à 2 ans des États-Unis est de plus un miroir des hausses de taux directeurs de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed), prévues par les investisseurs.

La Fed a justement augmenté mercredi ses taux directeurs pour la première fois depuis 2018 et pourrait réitérer la manoeuvre six fois cette année.

«Lorsque le taux à 10 ans recule par rapport au taux à court terme, ou augmente moins vite, c’est qu’il y a des craintes sur la croissance», poursuit Charles de Riedmatten.

Remontée du pétrole au-dessus des 100 dollars

Vers 17H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai grimpait de 8,61% à 106,46 dollars et le WTI américain a échéance avril montait de 7,82% à 102,47 dollars.

Sur les marchés actions, les pétrolières Shell (+3,25%) et BP (+2,05%) à Londres, Eni (+2,66%) à Milan, ou Exxon Mobil (+1,98%) à New York profitaient de la tendance.

L’exposition à la Russie fragilise

Le conglomérat allemand Thyssenkrupp a chuté de 9,34% après avoir prévenu que les conséquences de la guerre en Ukraine ont rendu «impossible une déclaration sur la faisabilité» de son projet de rendre sa division acier indépendante.

Les valeurs les plus exposées à la Russie souffraient.

En France, Renault (-5,25%) a fini en queue de peloton, pénalisé comme d’autres valeurs automobiles par les craintes de perturbations des chaînes de production. BMW a perdu 2,21% à Francfort.

Les banques européenne ont également reculé: Commerzbank a cédé 1,90%, Unicredit 4,48% et Raiffeisen 4,24%.

Du côté des devises

Sur le marché des devises, l’euro montait de 0,83% face au billet vert, à 1,10127 dollar, tandis que la livre était stable à 1,3162 dollar après une baisse à la suite de la décision de la Banque d’Angleterre (BoE) de relever son taux d’intérêt à 0,75%.

Le bitcoin perdait 1,19% à 40.770 dollars.

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