Gategroup renonce à son projet d'IPO

AWP

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Xavier Rossinyol, directeur général (CEO), explique cette décision par un écart d'évaluation dans les conditions de marché actuelles.

 

Le spécialiste du service à bord Gategroup ne réalisera pas son retour à la cotation sur SIX Swiss Exchange. Dans un communiqué succinct, l’entreprise annonce lundi qu’elle ne procédera pas à l’introduction en Bourse (IPO) prévue mardi en raison d’un «écart d’évaluation» (différence entre la valeur de marché de l’entreprise et celle attendue par son propriétaire, ndr) dans les conditions de marché actuelles.

«Nous continuerons de mettre en oeuvre notre stratégie Gateway 2020, qui a fait (du groupe) le leader du marché et nous a permis de multiplier par deux nos résultats au cours des deux dernières années», a déclaré Xavier Rossinyol, directeur général (CEO) de la filiale du conglomérat chinois HNA, cité dans le communiqué. Et d’assurer son engagement à «continuer à créer de la valeur pour (ses) clients et (ses) actionnaires».

Début mars, l’émanation de feu la compagnie nationale Swissair avait encore confirmé ses intentions de refaire son entrée à la Bourse suisse après avoir été retirée de la cote fin avril 2017, au plus tard au cours du deuxième trimestre 2018. L’entreprise espérait alors que l’opération permettrait de faire affluer quelque 350 millions de francs dans ses caisses.

Ces recettes devaient servir à financer l’acquisition du reste des parts du concurrent Servair, racheté à Air France-KLM, ainsi qu’au financement partiel de la caisse de pension de la société et aux buts généraux de l’entreprise.

TROP CHER ET TROP RISQUÉ

L’annonce de Gategroup confirme avec fracas les propos d’un collaborateur d’une banque censée participer à l’IPO relayés pendant le week-end par Finanz und Wirtschaft (FuW), selon qui la recherche d’investisseurs s’était avérée «très difficile».

Un sondage réalisé par le journal alémanique auprès d’investisseurs potentiels avait mis en évidence deux problèmes. Le premier est la fourchette de 16 à 21 francs par action fixée à la mi-mars pour l’IPO, qui représente une capitalisation comprise entre 2,1 milliards à 2,6 milliards de francs: trop cher, selon FuW.

Le fait que HNA reste l’actionnaire de référence, avec un flottant prévu de 65% au maximum en cas de plein exercice de l’option de surallocation, est l’autre élément resté en travers de la gorge du marché. En proie à des difficultés financières depuis des mois, les Chinois pourraient être tentés de vendre leurs parts après un délai de blocage (lock-up), ce qui plomberait le cours de l’action.

Le conglomérat se trouve dans le viseur des autorités chinoises et des banques en raison de son endettement élevé et de la structure opaque de ses rapports de propriété. Alors que certains établissements, comme Bank of America Merrill Lynch, ont cessé de faire des affaires avec le groupe, d’autres, parmi lesquels les deux grandes banques UBS et Credit Suisse, ont estimé qu’il n’y avait aucune raison de ne pas traiter avec HNA.

 

Lire sur ce sujet l'article «IPO: foncer… ou attendre!»

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