Les Bourses mondiales évoluent majoritairement dans le vert mardi, au lendemain de la signature par Donald Trump du décret qui décale au 1er août l’entrée en vigueur de ses droits de douane les plus punitifs.
En Europe, la Bourse de Paris a pris 0,56%, Londres 0,54%, Francfort 0,55% et Milan 0,67%. A Zurich, le SMI a avancé de 0,13%.
A Wall Street, vers 16h00 GMT, le Nasdaq avançait légèrement de 0,10% et l’indice élargi S&P 500 restait stable (+0,05%). Seul le Dow Jones cédait 0,13%.
Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.
Toutefois, «dans ces lettres, on ne voit pas très bien ce qui est différent par rapport au mois d’avril. La seule chose qui semble différente est la date limite, repoussée, une fois de plus», a résumé Neil Wilson, de Saxo Markets.
Le locataire de la Maison Blanche a officiellement repoussé au 1er août, contre le 9 juillet précédemment, la date butoir pour trouver un accord avec ses partenaires commerciaux sur des surtaxes douanières.
Cela «peut être analysé comme une nouvelle volte-face», ou la «réalisation, par l’administration Trump, que négocier des droits de douane prend du temps», estime Kevin Thozet, membre du comité d’investissement chez Carmignac, interrogé par l’AFP.
«Dans tous les cas, cela soulage le marché», a-t-il ajouté.
D’autant que l’Union Européenne n’est pour l’instant pas concernée par la salve de lettres de Donald Trump, ce qui rassure les investisseurs quant à la possibilité d’un accord entre les deux zones.
Reste que «la question des droits de douane est loin d’être derrière nous», relève Kevin Thozet.
Donald Trump a en effet assuré mardi qu’il n’accorderait aucun nouveau délai après le 1er août. «LES DROITS DE DOUANE COMMENCERONT A ETRE COLLECTES LE 1ER AOUT», a écrit le chef de l’Etat sur sa plateforme Truth Social. «Il n’y aura pas de changement de date», a-t-il ajouté.
D’autres lettres seront envoyées «aujourd’hui, demain, et dans les prochains jours», a-t-il aussi prévenu.
Les taux d’intérêt montent
Ces incertitudes plombent en revanche le marché des obligations, avec des taux d’intérêt des emprunts publics américains qui grimpent.
Vers 16H00 GMT, l’emprunt à dix ans américain de référence atteignait 4,42% contre 4,38% la veille. Sur trente ans, il était à 4,96%, contre 4,94%, s’approchant à nouveau du cap symbolique des 5%.
«Les marchés anticipent toujours que cette politique commerciale ne provoque aux États-Unis une stagflation, soit une inflation plus élevée, combinée à une croissance plus faible», poussant «les banques centrales à garder leurs taux à des niveaux importants», analyse Kevin Thozet.
En Europe aussi le rendement de l’emprunt allemand à échéance dix ans, référence pour le Vieux continent, atteignaient 2,68%, contre 2,64% la veille en clôture.
Côté devise, le dollar reste stable. Vers 16h00 GMT, le billet vert était à l’équilibre (-0,01%) face à la monnaie unique, à 1,1707 dollar pour un euro.
Le pétrole grimpe
Les prix du pétrole grimpaient vers 16H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,75% à 70,22 dollars et son équivalent américain, le WTI, gagnait de 0,91% à 68,44 dollars.
Sur le marché des métaux précieux, l’once d’or reculait nettement de 1,11%, s’établissant à 3'399 dollars.
Le bitcoin perdait 1,31% à 108.285 dollars.
Le renouvelable sous pression
La signature, par le président Trump, d’un décret visant à supprimer les subventions accordées aux énergies renouvelables met la pression sur le secteur en Bourse. A Wall Street, Sunrun plongeait de 11,43%, First Solar reculait de 4,39% et Enphase Energy perdait 2,85%.
A Copenhague, Vestas a cédé 3,40% et à Francfort, Siemens Energy a reculé de 3,60%.