Les exportations allemandes ont surpris à la baisse en mai, avec un recul marqué des échanges avec les Etats-Unis, alors que Berlin redoute toujours l’issue des négociations européennes avec Washington sur les droits de douane.

En mai, l’Allemagne a exporté 129,4 milliards d’euros de marchandises, soit un recul de 1,4% sur un mois après une chute de 1,6% en avril, d’après un communiqué de l’institut statistique Destatis.

Les analystes financiers sondés par la plateforme Factset misaient eux sur une stagnation des exportations en mai.

Sur un an, l’indicateur grappille 0,4% mais les bénéfices engrangés depuis début 2025 ont disparu.

En parallèle, les importations ont dégringolé de 3,8% en mai, ce qui consolide l’excédent commercial de l’Allemagne à 18,4 milliards d’euros, 2,7 milliards de plus qu’en avril.

Néanmoins, le bilan commercial a nettement reculé sur un an, quand il se situait à 22,3 milliards d’euros en mai 2024, l’Allemagne ne trouvant pas le remède à la perte de compétitivité globale du «Made in Germany».

Pour Carsten Brzeski, expert de la banque ING, l’effet d’anticipation des droits de douane américains, conduisant à un rebond des exportations allemandes en début d’année, s’est maintenant dissipé.

Même si Washington n’a pas annoncé de surtaxe sur les importations européennes lundi, contrairement au Japon ou la Corée du Sud, les droits de douane demeurent «une épée de Damoclès sur les exportateurs allemands et européens», ajoutent-ils.

En mai, les exportations vers le principal partenaire commercial de Berlin ont diminué de 7,7%, à 12,1 milliards d’euros.

Il s’agit du plus faible montant atteint depuis mars 2022, selon le communiqué, alors que Donald Trump est décidé à résorber le déficit commercial de Washington avec Berlin.

Dans le même temps, les importations de marchandises américaines se sont effondrées de 10,7% en mai, à 7,4 milliards d’euros.

Les exportations vers la Chine, qui concurrence grandement l’industrie allemande, ont elles diminué de 2,9% sur un mois, et celles vers les pays de l’UE ont reculé de 2,2%.

En mai, les commandes industrielles allemandes ont aussi marqué le pas, confirmant la fragilité de la première économie européenne.