Les commandes industrielles en Allemagne ont de nouveau marqué le pas en mai, confirmant la fragilité de l’industrie allemande dans un climat commercial mondial qui reste incertain, selon des chiffres officiels publiés vendredi.
Cet indice clef pour le secteur manufacturier, pilier de l’économie allemande, a baissé de 1,4% sur un mois, après trois mois d’affilée en hausse, d’après l’office statistique Destatis.
Les analystes de Factset tablaient sur une baisse plus modérée, de 0,55% en mai.
«Dernièrement, les chiffres de l’industrie ont été plutôt encourageants», témoignant d’une stabilisation de la conjoncture allemande sortant de deux années de récession, de sorte qu’ «un recul ponctuel (en mai) reste supportable», relativise Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.
Les commandes intérieures ont reculé de près de 8%, tandis que celles hors zone euro ont progressé de 9%, détaille Destatis, le tout avant la date butoir du 9 juillet fixée par Donald Trump pour imposer une hausse substantielle des droits de douane sur les importations européennes.
«Au-dessus de tout cela, plane toujours l’épée de Damoclès de la politique douanière des États-Unis», ajoute M.Niklasch.
Faute d’accord dans cinq jours, le président américain menace de doubler à 20 % le taux par défaut sur les importations européennes, voire de les porter à 50 %, comme il l’a déjà annoncé en mai.
L’Allemagne serait la première touchée par une escalade douanière, car son industrie dépend fortement des exportations vers les États-Unis, notamment dans les secteurs automobile, chimique, pharmaceutique, sidérurgique et des machines-outils.
En comparaison trimestrielle, plus stable, les entrées de commandes de mars à mai 2025 étaient supérieures de 2,1 % à celles des trois mois précédents, selon Destatis.
Sur un an, les commandes industrielles allemandes ont progressé de 5,3%.