Les Etats-Unis frappent l’Iran

Axel Botte, Ostrum AM

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Malgré les frappes américaines sur l’Iran et les risques géopolitiques majeurs, les marchés financiers font preuve d’un calme étonnant.

Trump a ordonné des frappes sur les sites nucléaires iraniens. La réaction des marchés reste très mesurée au regard des conséquences potentielles de la fermeture possible du détroit d’Ormuz et de la déstabilisation du régime. Les taux oscillent autour de 4,40% aux Etats-Unis et 2,50% en Allemagne. La BNS renoue avec les taux nuls et la Banque norvégienne réduit son taux. 

Donald Trump a décidé de frapper les installations nucléaires iraniennes. Un rapport sur l’efficacité des bombardements doit encore être établi. La Chine, qui achète la quasi-totalité du pétrole iranien, est en retrait mais on ne peut exclure un soutien au régime islamique. La Russie a peu communiqué. A ce stade, la résilience des marchés d’actifs risqués nous surprend compte tenu des enjeux. Même la volatilité implicite plafonne à 22%.

Choc géopolitique sans onde de choc

Les publications américaines décrivent une économie montrant des signes de fragilité. Le secteur du logement replonge. Les mises en chantier diminuent sous le seuil de 1,3 million. La confiance des promoteurs décrite par l’enquête NAHB reflète un marché dominé par les vendeurs depuis quelques mois. Le logement restera une source de désinflation qui devrait compenser l’effet attendu des tarifs sur les prix. La Fed reste toutefois attentiste et divisée sur cette question. La situation de l’emploi sera clé d’autant que les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté au cours des dernières semaines. En zone euro, l’activité reste médiocre en France selon l’enquête de l’INSEE. La consommation retrouve toutefois une légère croissance après 3 ans de baisse continue des ventes au détail. Au Royaume-Uni, les dernières données d’emploi et la persistance de l’inflation sont débattues par la Banque d’Angleterre qui devrait toutefois baisser les taux en août. D’autres banques centrales sont plus proactives. La Banque Nationale Suisse a réduit son taux à 0% pour combattre la force du franc suisse sans beaucoup de succès jusqu’ici. La Norges Bank a surpris les marchés en baissant son taux à 4,25%, prenant le pas de la Riksbank ou de la Banque Centrale Européenne. A l’inverse les données d’inflation justifieraient une hausse du taux japonais, mais la Banque du Japon reste énigmatique à ce sujet.

Sur les marchés financiers, le réflexe sécuritaire vers les Treasuries n’est plus d’actualité y compris dans une crise nucléaire. Ce paradoxe nous rappelle que le statu quo de la Fed et les perspectives budgétaires sont autant de forces de rappel. Le 10 ans américain revient au-dessus de 4,40% en fin de semaine avant une semaine d’émissions chargée. La hausse du pétrole intégrée dans les contrats à terme à 3-6 mois a provoqué des achats d’inflation courte. Le swap d’inflation à 2 ans en zone euro est repassé au-dessus d’1,8%. Son équivalent sur l’inflation américaine s’échange à 2,82% en fin de semaine. La volatilité du Bund s’est amortie au cours des dernières semaines. Le message de la BCE laisse envisager une baisse supplémentaire avant d’atteindre un plancher qui se diffusera aux maturités plus longues. Le Bund semble bien valorisé à 2,50%. Quant aux spreads souverains, les prises de profit sur les dettes périphériques n’invalident pas la thématique de convergence vers la France ou la Belgique, en délicatesse avec leurs finances publiques. Le crédit reste ennuyeux et c’est tant mieux. Les spreads sur l’euro IG sont stables à 86pb. Le high yield, plus richement valorisé, s’écarte de 15pb sur la semaine dans le sillage du retracement du Crossover de 287pb le 11 juin à 310pb. Les marchés actions américains retrouvent leurs sommets grâce à la technologie. Le Nikkei et le Kospi surperforment l’Europe.

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