
Les marchés financiers sont ballotés entre les orientations budgétaires incertaines aux Etats-Unis, les signaux de ralentissement sur le marché du travail américain et une Banque Centrale Européenne (BCE) qui semble se satisfaire du retour de l’inflation sous 2%. Cela étant, les actifs risqués progressent alors que les taux à long terme concentrent encore la volatilité financière. La faiblesse du dollar s’atténue aussi en fin de semaine.
Tensions économiques sous-jacentes
Les conséquences des annonces tarifaires deviennent plus concrètes pour l’économie américaine. Les enquêtes et autres indicateurs avancés fléchissent depuis le début du deuxième trimestre. L’ISM des services est sous le seuil de 50 comme son équivalent manufacturier. Le commerce vers les Etats-Unis se contracte de sorte que les entreprises et les consommateurs risquent d’être rapidement confrontés à des pénuries. Sous la pression des constructeurs automobiles, Donald Trump et Xi Jinping ont évoqué les quotas d’exportation de terres rares dont la Chine détient quasiment le monopole. Les premiers signes de restructuration apparaissent avec les nombreuses annonces de plans de licenciements. Les 139’000 créations d’emplois en mai sont à nuancer compte tenu des révisions effaçant 95’000 emplois sur mars-avril. Le taux de chômage est stable à 4,2% mais le taux de participation diminue de 0,2pp. En zone euro, la croissance du premier trimestre a été revue en hausse à +0,6% sous l’impulsion de l’Allemagne notamment.
Globalement, la consommation des ménages reste timide mais l’investissement montre des signes de redressement.
Globalement, la consommation des ménages reste timide mais l’investissement montre des signes de redressement. Dans ce contexte, la BCE a semblé indiquer que le niveau de 2% pour le taux de dépôt pouvait être maintenu pendant un temps. C’est sans doute une manière pour Christine Lagarde de conserver ses munitions afin d’assouplir davantage si l’issue des négociations commerciales s’avérait défavorable. Selon l’institution de Francfort, l’inflation devrait diminuer d’environ 2% cette année à 1,6% l’an prochain malgré une croissance un peu plus forte (1,1%).
Sur les marchés financiers, un optimisme prudent s’installe parmi les investisseurs. La volatilité des actions s’est réduite avec les signaux de désescalade de la guerre commerciale. L’indice S&P 500 s’échange à 3% de ses sommets historiques de février 2025. Les actions européennes sont au plus haut. Les performances sectorielles sont néanmoins différenciées avec les banques, la technologie et certaines cycliques menant la cote et des défensives en retrait.
Quant aux marchés de taux, les données du marché du travail atténuent la tendance lourde à la pentification. La Fed se donne du temps de sorte que les investisseurs craignant un atterrissage brutal privilégient les maturités longues. Le T-note évolue autour de 4,50%. En Asie, les adjudications d’emprunts souverains au-delà de 10 ans restent cependant difficiles. Cette remontée des rendements locaux est de nature à réduire les achats de Treasuries par les comptes asiatiques. En zone euro, le Bund oscille autour des 2,50% mais la volatilité de l’emprunt allemand semble sans effet sur les spreads souverains. Les dettes périphériques sont recherchées. Le resserrement du BTP se poursuit vers 90pb. Les marchés du crédit restent très porteurs. Le spread de l’investment grade contre swap s’est réduit sous 90pb. Parallèlement, le high yield reste bien orienté malgré des valorisations (spread par tour de levier par exemple) tendues.