- Malgré l’escalade des tensions au Moyen-Orient et les déclarations récentes de Donald Trump, les investisseurs restent globalement confiants tant que le conflit ne s’étend pas et que le détroit d’Hormuz reste opérationnel.
- Le texte budgétaire One Big Beautiful Bill Act peine à avancer au Congrès. Parallèlement, les indicateurs économiques du mois de mai déçoivent, avec un recul de la production industrielle et une baisse des ventes au détail.
- Ni la Fed, ni la Banque d’Angleterre, ni la Banque du Japon n’ont fait évoluer leur politique monétaire. Toutes adoptent un ton prudent, laissant entendre qu’une éventuelle détente des taux dépendra de l’évolution des tensions commerciales et géopolitiques.
La semaine s’est ouverte avec une situation dégradée au Moyen-Orient. Cependant, sans élargissement du conflit à la région, tant que les capacités de production de pétrole sont préservées ainsi que le détroit d’Hormuz et que les Etats-Unis ne rentrent pas dans le conflit, les investisseurs réagissent peu. Ils restent confiants sur le fait que cette crise soit contenue et que des négociations puissent s’ouvrir. Cette situation géopolitique incertaine a quand même été le facteur principal d’évolution des marchés sur la semaine, au gré des déclarations de Donald Trump à ce sujet. En quittant précipitamment le G7 au Canada et en appelant les habitants de Téhéran à évacuer la ville, il a entraîné une hausse du pétrole et un mouvement d’aversion au risque sur les actions.
En dehors de la situation géopolitique, les négociations continuent aux Etats-Unis sur le texte budgétaire (One Big Beautiful Bill Act). La commission des finances du Sénat a proposé une version amendée mais avec des changements sensibles qui risquent de ne pas faire consensus. Cela remet donc en cause la possibilité de voter ce texte d’ici le 4 juillet si les débats doivent se prolonger. Dans le même temps, les statistiques économiques ont montré un ralentissement des ventes au détail sur le mois de mai après plusieurs mois de chiffres plus forts en anticipation des droits de douane. La production industrielle a aussi reculé en mai (-0,2% sur le mois) alors qu’elle était attendue stable. Sur l’immobilier, les données sont aussi décevantes avec une baisse plus forte qu’attendue de l’indicateur de confiance NAHB Housing Market et une forte baisse des mises en chantier (-9,8%) en mai ainsi que des permis de construire (-2%).
Plusieurs banques centrales de pays développés ont tenu leur réunion cette semaine. La Banque du Japon n’a pas modifié ses taux et a adopté un discours prudent dans l’environnement incertain actuel. Les dernières données montrent un ralentissement des exportations vers les Etats-Unis et aucun accord commercial n’a pour l’instant été trouvé. La Banque d’Angleterre a aussi laissé ses taux inchangés mais avec un discours qui laisse entrevoir une continuation de son cycle de baisses des taux. Enfin, la Federal Reserve, comme attendu, n’a pas bougé non plus. Jerome Powell a indiqué que le FOMC serait patient pour baisser ses taux et souhaite voir les effets des taxes douanières avant de prendre cette décision.
Dans ce contexte, la volatilité est un peu remontée sur les actifs risqués mais reste néanmoins contenue. Le dollar n’a pas joué son rôle d’actif refuge et a peu bougé aussi. Seul le pétrole a progressé retrouvant ses points hauts de début d’année. Les taux d’emprunt d’Etat ont légèrement reflué, pris entre une économie qui ralentit et la hausse des prix du pétrole qui pourrait faire remonter l’inflation.
Nous conservons donc notre vue prudente sur les actions au vu de l’incertitude économique et géopolitique actuelle, alors que les valorisations sont revenues sur des points élevés. Sur les investissements obligataires, nous avons une vue neutre sur la duration et continuons de préférer le portage.