Le dollar gagne du terrain vendredi après la publication de données sur l’emploi meilleures qu’attendu aux Etats-Unis, qui pourraient retarder l’arrivée de la prochaine baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed).
Les États-Unis sont restés proches du plein-emploi en mai, avec un chômage à 4,2%, même si le marché du travail s’est montré un peu moins vigoureux, selon des données officielles publiées vendredi.
La première économie mondiale a créé 139.000 emplois le mois dernier, moins qu’en avril (147.000, chiffre nettement révisé à la baisse), mais un peu plus que les 126.000 attendus.
«Les pires craintes des économistes, nées de la lecture de l’ADP (une enquête mensuelle sur les entreprises privées, ndlr) en début de semaine, ne se sont pas matérialisées», estiment les analystes de Monex USA.
Cela a donné un nouvel élan à la devise américaine, qui évoluait déjà en hausse.
Vers 19H30 GMT, le billet vert gagnait 0,40% face à l’euro à 1,1399 dollar, et prenait 0,29% par rapport à la livre à 1,3531 dollar.
«Jusqu’à présent, le marché du travail a été peu affecté par le conflit commercial» lancé par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, estime Christoph Balz, de Commerzbank.
Mais «il s’affaiblit progressivement tandis que l’inflation diminue également», relève l’analyste. Pour l’instant, ce ralentissement ne constitue pas «une pression significative» pour que la Fed abaisse ses taux, ajoute-t-il.
La grande majorité des acteurs du marché s’attend en effet à ce que l’institution monétaire laisse ses taux inchangés jusqu’à au moins septembre, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, selon l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.
Le dollar profite aussi en partie de la conversation entre Donald Trump et Xi Jinping jeudi, perçue comme un signe d’apaisement des tensions commerciales.
La réaction du billet vert reste modérée car compte tenu «de la volatilité des relations entre les États-Unis et la Chine, les acteurs du marché ont eu raison de ne pas accorder trop d’importance à ce premier dialogue», estime Derek Halpenny, analyste chez MUFG.