Le dollar bat en retraite mercredi, lesté par une série de données qui laissent planer le doute sur l’état de la santé économique des Etats-Unis.
Après avoir repris son souffle mardi, «le dollar américain se retrouve à nouveau en territoire négatif, alors que les données relatives à l’emploi commencent à montrer des signes de ralentissement de l’économie», ont noté les analystes de Monex USA.
Le mois dernier, 37.000 emplois ont été créés dans le secteur privé aux Etats-Unis, contre 60.000 en avril (chiffre corrigé légèrement en baisse), d’après l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.
Les analystes s’attendaient au contraire à un rebond, avec autour de 110.000 créations d’emplois, selon le consensus publié par MarketWatch.
En réaction à cette publication, le président américain Donald Trump - qui a juré de rendre l’Amérique plus riche et plus prospère que jamais - a appelé mercredi le président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell à baisser les taux d’intérêt de l’institution «maintenant».
«Les données américaines montrant des difficultés dans toutes les variables, le dollar ne peut qu’être en difficulté, car il y a de plus en plus de chances que la Fed doive intervenir pour aider un environnement financier fragile au cours du second semestre de l’année», assurent les analystes de Monex USA.
Le billet vert a pris un deuxième coup mercredi avec la publication de l’indice d’activité dans les services aux Etats-Unis.
D’après l’enquête de la fédération professionnelle ISM, décrivant des entreprises dans le brouillard à cause des droits de douane, cette activité s’est contractée en mai, pour la première fois depuis juin 2024 et à rebours des attentes des analystes.
«Les sondés ont continué à exprimer des difficultés de prévision et de planification en raison de l’incertitude autour des droits de douane et ont fréquemment rapporté avoir décalé ou diminué des commandes jusqu’à ce que les répercussions se précisent», relève Steve Miller, responsable de l’enquête pour ISM, cité dans le communiqué.
La politique commerciale imprévisible des Etats-Unis «pourrait causer des dégâts considérables à l’économie américaine», estime Thu Lan Nguyen, analyste de Commerzbank.
Vers 19H15 GMT, le billet vert cédait 0,41% face à l’euro, à 1,1419 dollar pour un euro, et perdait 0,27% par rapport à la livre, à 1,3554 dollar.