Les bourses mondiales sont majoritairement en hausse jeudi, l’Europe digérant prudemment la «fin» annoncée du cycle actuel de baisse des taux de la BCE en zone euro, tandis que Wall Street salue un appel «positif» entre Trump et son homologue chinois Xi.
En Europe, Londres a pris 0,11% à la clôture. Francfort a gagné 0,11%, après avoir atteint un nouveau record à la clôture, à 24’479,42 points. Milan a grimpé de 0,74%. Seule Paris a perdu 0,18%. A Zurich, le SMI a avancé de 0,16%.
La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé jeudi son principal taux directeur de 0,25 point, afin de revigorer la croissance économique dans la zone euro, menacée par la guerre commerciale américaine.
Mais la présidente de l’institution, Christine Lagarde, a laissé entendre qu’elle pourrait faire une pause dans son cycle de baisse de ses taux entamée l’an dernier.
Elle a souligné qu’»au niveau actuel des taux d’intérêt, nous arrivions à la fin d’un cycle de politique monétaire qui répondait à des chocs cumulés, dont le Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique».
«C’est une demi-surprise pour les marchés. Une large majorité des investisseurs tablaient auparavant encore sur une baisse des taux au courant de l’été, et encore une à la fin de l’année», explique à l’AFP Raphaël Dupuy-Salle, gérant monétaire à Sienna IM.
Cette dernière baisse fait passer à 2,0% le taux de dépôt, qui fait référence, un niveau «considéré comme étant en position neutre, ne freinant ni ne stimulant la demande dans l’économie», relève Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.
«Ce rapport marque essentiellement la fin de l’ère de lutte contre l’inflation», via les baisses de taux successives, résume Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.
Avec cette perspective de pause, sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans allemand, référence en Europe, a grimpé à 2,58%, contre 2,52% la veille en clôture.
L’euro progressait aussi: par rapport au dollar, la monnaie unique s’établissait à 1,1439 dollar (+0,18%) pour un euro vers 15H50 GMT.
Wall Street évolue dans le vert. Vers 15H40 GMT, le Dow Jones prenait 0,29%, l’indice Nasdaq progressait de 0,66% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,39%.
Les investisseurs américain saluent l’appel qui s’est tenu entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping.
Le président américain, qui a entamé un bras de fer commercial avec Pékin, a assuré que sa conversation d’environ une heure et demie jeudi avec son homologue chinois s’était conclue «de manière très positive».
Il a aussi assuré dans un message sur son réseau Truth Social que ses équipes et celles du dirigeant chinois se rencontreraient «bientôt» pour discuter des droits de douane.
Selon le dirigeant, il ne «devrait plus y avoir de questions à l’avenir» concernant l’accès aux terres rares chinoises, un point de friction important entre les deux superpuissances.
Xi Jinping a déclaré de son côté jeudi qu’ils se devaient de «redresser la trajectoire» des relations bilatérales, tendues par des différends commerciaux et diplomatiques.
Wizz Air cloué au sol
La compagnie aérienne hongroise à bas prix Wizz Air a chuté de 26,7% à la Bourse de Londres, à 1.227 pence, après avoir fait état d’une publication financière décevante.
«L’immobilisation d’avions pour cause de problèmes de moteur a empêché la compagnie de tirer pleinement parti de la tendance au voyage. Alors que les actionnaires sont conscients des problèmes depuis un certain temps, il semble qu’ils soient très déçus par l’ampleur des problèmes et l’absence de prévisions pour l’année», a expliqué Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
«Bien que la direction ait déclaré que le nombre d’avions cloués au sol commencerait à diminuer, les problèmes devraient persister pendant deux ou trois ans», poursuit-elle dans une note.
Pétrole en hausse
Les cours du pétrole progressent.
Vers 15H40 GMT, le baril de WTI américain avançait de 1,01% à 63,52 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 1,01% à 65,52 dollars.