Les marchés européens prudents face aux incertitudes commerciales

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Paris flanche de 0,19%, Francfort de 0,28% et Milan de 0,26%. Londres reste stable (+0,02%). A Zurich, le SMI abandonne 0,24%.

Les bourses mondiales évoluent prudemment lundi, sur fond de regain des tensions commerciales entre les Etats-Unis et leurs partenaires.

En Europe, Paris a perdu 0,19%, Francfort 0,28% et Milan 0,26%. Londres est restée stable (+0,02%). A Zurich, le SMI a abandonné 0,24%.

A Wall Street, vers 16H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,45%, l’indice Nasdaq prenait 0,22% et l’indice élargi S&P 500 restait stable (-0,09%).

«Les tensions commerciales sont revenues au coeur des préoccupations», relève Sophie Chauvellier, gérante chez Dorval AM, interrogée par l’AFP.

«L’imprévisibilité persistante du président américain pousse de nombreux investisseurs à rester sur la touche, en position d’observation», abonde Jochen Stanzl, chez CMC Market.

Vendredi, le président américain Donald Trump a annoncé que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium passeront de 25% à 50% dès mercredi.

Particulièrement exposée, l’Union européenne a prévenu que des «contre-mesures» européennes «prendraient automatiquement effet le 14 juillet, voire plus tôt si les circonstances l’exigeaient», a indiqué une porte-parole, soulignant que la zone était «prête» à riposter.

Donald Trump a aussi ravivé les tensions commerciales avec la Chine en l’accusant de ne pas respecter les termes de l’accord de détente négocié le 12 mai entre les deux pays à Genève, ce que Pékin a réfuté lundi.

Autre point d’attention des marchés: la publication de l’ISM manufacturier aux États-Unis au mois de mai.

Ce baromètre mensuel de la fédération professionnelle ISM a montré que l’activité manufacturière a reculé pour le troisième mois d’affilée en mai à 48,5%. Les entreprises sondées citent massivement les droits de douane comme éléments perturbateurs.

«Cela illustre un risque de ralentissement de l’économie américaine, dans ce contexte commercial incertain», explique Sophie Chauvellier.

L’or recherché, les actifs américains délaissés

L’incertitude fait grimper l’or, valeur refuge, qui prenait 2,57% à 3.374 vers 16H00 GMT.

Les actifs américains sont en revanche délaissés. Conséquence de ce mouvement: les investisseurs demandent moins de titres de dette américains, ce qui fait grimper les taux d’intérêt des emprunts d’État.

Les rendements de l’obligation à dix ans atteignait 4,45%, contre 4,40% la veille. Sur trente ans, ils se hissaient à 4,99%, contre 4,91%.

Le dollar reculait nettement, lâchant 0,69% face à la monnaie unique, à 1,1429 dollar pour un euro.

L’automobile accuse le coup

Les constructeurs automobiles souffrent des annonces de hausse des droits de douane dans l’acier.

En Europe, Stellantis a perdu 4,96% et Renault 3,70% sur la Bourse de Paris. A Francfort, Mercedes a perdu 2,68%, BMW 2,43% et Volkswagen 1,95%. Les équipementiers Valeo (-3,41%), Forvia (-1,21%) et Continental (-1,76%) ont aussi reculé.

A Wall Street, Ford cédait 4,48% et General Motors 4,80% vers 15H50 GMT.

Rheinmetall refroidit

Le groupe de défense Rheinmetall a chuté de 3,50% à 1.822,50 euros: il pâtit d’un article publié lundi par le magazine Der Spiegel qui se demande comment éviter que les milliards investis en Europe pour l’armement ne profitent qu’aux actionnaires des entreprises de défense. Le texte évoque des pistes de réflexion sur le sujet à Bruxelles, entre taxe exceptionnelle et nationalisation partielle.

Gerresheimer dévisse

Le groupe allemand Gerresheimer, spécialiste de l’emballage en verre, a cédé 22,72% à 48,96 euros sur l’indice MDax des valeurs moyennes sur la Bourse de Francfort, après avoir abaissé ses prévisions de croissance pour l’année en cours, en raison d’une «demande toujours faible».

Pour l’exercice 2025, la société prévoit désormais une croissance du chiffre d’affaires «de 1 à 2 %» sur an, contre «3 à 5 %» précédemment et une marge d’exploitation (EBITDA) ajustés d’environ «20 %», contre «22%» auparavant.

Le pétrole en hausse après l’Opep+

Les cours du pétrole évoluent en hausse lundi, le marché étant soulagé que la hausse de production annoncée samedi par l’Opep+ ne soit pas plus élevée qu’anticipé, tout en restant attentif aux discussions sur le nucléaire iranien et au conflit en Ukraine.

Vers 15H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, prenait 2,89% à 64,60 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, gagnait 2,87% à 62,54 dollars.

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