Les prix du cacao sont montés en flèche cette semaine, poussés par de fortes inquiétudes concernant la récolte à venir en Afrique de l’Ouest et une apparente détente dans les mesures protectionnistes aux Etats-Unis.
Les cours du cacao évoluent au plus haut depuis plus de trois mois.
«Le marché s’attend à une bonne demande et peut-être à une baisse de la production en provenance de la Côte d’Ivoire et du Ghana», affirme Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.
Or, la Côte d’Ivoire et le Ghana fournissent à eux deux plus de la moitié de la production mondiale de cacao.
Les transformateurs de fèves de cacao «se plaignent de la qualité de la récolte» de la Côte d’Ivoire et «ont déclaré qu’environ 5 à 6% du cacao de mi-campagne dans chaque chargement de camion est de mauvaise qualité», explique Rich Asplund, analyste pour le site Barchart.
La mauvaise qualité de la récolte intermédiaire - qui débute en avril - de la Côte d’Ivoire est en partie liée à l’arrivée tardive des pluies dans la région, qui ont limité la croissance des cultures», affirme Mark Bowman, analyste à ADM Investors Services.
L’estimation moyenne pour la récolte intermédiaire de la Côte d’Ivoire de cette année est «une baisse de 9%» par rapport à l’année dernière, souligne l’analyste.
En plus de cette crainte concernant l’offre, les Etats-Unis et la Chine ont annoncé lundi la suspension pour 90 jours de la majeure partie des surtaxes douanières qu’ils s’imposaient, un soulagement bienvenu pour l’économie et les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Vers 15H40 GMT (17H40 à Paris) la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 7750 livres vendredi à Londres, contre 6593 livres une semaine plus tôt en fin de séance.
A New York, la tonne pour livraison le même mois s’échangeait à 10’914 dollars, contre 9187 dollars vendredi dernier à la clôture.
L’or terni
L’or a reflué en dessous des 3200 dollars l’once, avec la détente de la guerre commerciale et la révision à la baisse des anticipations de réduction des taux d’intérêt de la Réserve férale (Fed).
«La réduction significative des droits de douane réciproques entre les Etats-Unis et la Chine a réduit la demande d’or comme valeur refuge», résume Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
En effet, cet accord sino-américain, «conjugué à une attitude américaine généralement moins agressive envers ses autres partenaires commerciaux, a stimulé l’appétit pour le risque sur les marchés financiers, freinant l’attrait du métal précieux», signale Ricardo Evangelista, d’ActivTrades.
En avril, l’incertitude engendrée par le conflit commercial avait propulsé le métal jaune au-dessus de 3.500 dollars l’once.
Rassurés par l’apaisement des tensions commerciales et la réaction de l’économie américaine aux droits de douane en avril, «les marchés ont repoussé les prévisions de la prochaine baisse des taux de la Fed à septembre», explique Han Tan à l’AFP, analyste à Exinity.
Or la perspective de taux d’intérêts américains élevés sur une période prolongée rend le dollar et les bons du Trésor -valeurs refuge concurrentes de l’or - plus attractifs.
Vendredi, l’once d’or se négociait à 3181,89 dollars, contre 3324,98 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
L’aluminium scintille
Le cours de l’aluminium a progressé cette semaine en raison de la détente de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Lundi, après l’annonce d’une réduction des surtaxes douanières entre Washington et Pékin, le cours de l’aluminium - que la guerre commerciale avait fait tomber - a bondi, porté par des perspectives économiques améliorées.
«Du côté de l’offre, néanmoins, la situation est plus mitigée», tempère Thu Lan Nguyen de Commerzbank.
«La production chinoise est élevée mais probablement proche de la limite supérieure de capacité imposée par l’État, ce qui laisse présager une stagnation de l’offre à moyen terme», explique l’analyste.
«L’incertitude règne également quant à l’impact d’une éventuelle levée des sanctions sur le commerce de l’aluminium en provenance de Russie», selon Thu Lan Nguyen, au moment où des discussions entre la Russie et l’Ukraine reprennent, ce qui a plutôt fait redescendre les cours en fin de semaine.
Sur le LME, une tonne de métal d’aluminium coûte 2480 dollars vendredi, contre 2417,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.