Le cours de l’or est légèrement remonté sur la semaine, le contexte d’incertitudes commerciales perdurant, malgré l’accord entre Londres et Washington qui a temporairement plombé le prix du métal jaune.
Valeur refuge prisée face à la tempête douanière déclenchée par Donald Trump, l’or avait atteint le mois dernier un sommet historique à plus de 3500 dollars l’once.
Entre-temps, le réchauffement des relations commerciales des Etats-Unis avec leurs partenaires commerciaux s’est concrétisé jeudi par une première trêve, sous la forme d’un compromis «historique» avec le Royaume-Uni.
L’accord réduit les droits de douane américains sur les voitures britanniques à 10% -après avoir été portés à 27,5%- et les lève sur l’acier et l’aluminium, tandis qu’en échange, la Grande-Bretagne s’engage à ouvrir ses marchés au boeuf américain et à d’autres produits agricoles.
Jeudi, les investisseurs «ont été incités à prendre des bénéfices» suite à cette annonce «laissant espérer que le pire des tensions commerciales mondiales est derrière nous», explique Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note partagée avec l’AFP.
«Le fait que le président de la Fed, Jerome Powell, ait mis un frein aux espoirs de baisses anticipées des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion» de l’institution mercredi «a probablement également pesé sur l’or», ajoute Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Tous les regards sont désormais tournés vers les discussions entre Washington et Pékin qui auront lieu en Suisse ce weekend.
Vendredi, vers 14H00 GMT (16H00 à Paris), l’once d’or se négociait à 3331,22 dollars, contre 3240,49 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le cacao progresse
Les prix du cacao ont légèrement progressé cette semaine, soutenus par un regain d’optimisme concernant la demande mondiale, avec un premier signe de détente dans la guerre commerciale menée par Donald Trump.
Jusqu’ici, la crainte d’une contraction de la demande liée aux conflits commerciaux a été «un facteur baissier pour le cacao», souligne Rich Asplund, analyste pour le site Barchart, et a contribué à une baisse des cours depuis le début de l’année.
Mais l’accord annoncé jeudi par les Etats-Unis avec le Royaume-Uni et l’espoir d’autres compromis internationaux à venir sont des signes favorables pour la demande et pour les prix du cacao.
Ceux-ci bénéficient également «d’une demande mondiale de cacao supérieure aux prévisions» pour le premier trimestre de l’année, malgré des cours déjà élevés, explique Rich Asplund, analyste pour le site Barchart.
«Les broyages de cacao en Amérique du Nord ont baissé de 2,5% en glissement annuel pour atteindre 110’278 tonnes, ce qui est supérieur aux attentes d’une baisse d’au moins 5% en glissement annuel», précise l’analyste.
Côté production, les «pluies actives sur la Côte d’Ivoire et le Ghana», les deux plus grands producteurs de cacao, devraient «favoriser la croissance des cabosses», les fruits contenant la fève de cacao, explique Mark Bowman, analyste chez ADM Investors Services.
La tonne de cacao pour livraison en juillet valait 6765 livres vendredi à Londres, contre 6328 livres une semaine plus tôt en fin de séance.
A New York, la tonne pour livraison le même mois s’échangeait à 9313 dollars, contre 8877 dollars vendredi dernier à la clôture.
Le cuivre de marbre
Le marché des métaux attend encore les éventuels droits de douane sur les importations de cuivre aux Etats-Unis, et se montre prudent cette semaine sur les cours malgré des signes de forte demande du métal rouge en provenance de Chine.
Si des craintes de ralentissement pèsent sur l’économie chinoise, la production de cuivre raffiné du pays, un indicateur de la demande, «continue de montrer des signes d’expansion», affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
La forte demande de minerai de cuivre a d’ailleurs conduit à «l’effondrement continu des stocks surveillés par le Shanghai Futures Exchange et la prime la plus élevée pour le cuivre importé depuis décembre 2023» en Chine, confirme Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Ces signaux encourageants pour la demande sont des facteurs de hausse des cours, mais les menaces de droits de douane de Donald Trump pèsent encore sur le cuivre, jusqu’ici épargné par des taxes à l’importation.
Lors de son discours devant le Congrès début mars, le président américain avait effectivement annoncé des taxes à venir sur les importations de cuivre.
Et les acteurs du marché tentent encore de prévoir le niveau de droits de douane que «le ministère américain du commerce recommandera finalement à l’administration Trump», explique M. Hansen.
Sur le LME, une tonne de cuivre coûtait 9469 dollars vendredi, contre 9365,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.