Les cours du sucre sont fortement tombés cette semaine, à cause d’une production meilleure qu’attendue au Brésil, de la chute des prix du pétrole, et d’une demande toujours plombée par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
A New York le sucre s’est affiché à 16,97 cents vendredi, au plus bas depuis juillet 2021.
Les données de l’association industrielle brésilienne Unica montrent que «la production de sucre du centre-sud du Brésil pour la première moitié du mois d’avril a été plus élevé que prévu», souligne Mark Bowman, analyste chez ADM Investors Services.
Et l’institut public brésilien Conab, lié au ministère de l’Agriculture, s’attend à ce que la production brésilienne soit nettement plus élevée au cours de la saison 2025/26, qui vient de commencer.
Avec près d’un quart de la production mondiale, le Brésil est le premier producteur de sucre, juste devant l’Inde, selon les données du ministère américain de l’Agriculture (USDA).
Par ailleurs, la faiblesse du pétrole brut, qui s’échange près des 60 dollars le baril, fait chuter les prix de l’éthanol.
Cela incite les sucreries du monde entier à consacrer une plus grande part de la trituration de la canne à sucre à la production de sucre plutôt que d’éthanol.
Enfin, la guerre commerciale lancée par Donald Trump «alimente les inquiétudes concernant la demande», et contribue à la baisse des cours, affirme Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Vers 14H50 GMT (16H50 à Paris), vendredi, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 17,01 cents, contre 18,18 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 489,70 dollars contre 514,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.
L’or pâlit
Après avoir enchaîné des sommets historiques depuis le début de l’année en qualité de valeur refuge, le prix de l’or a légèrement reflué cette semaine, contrarié par une détente dans la guerre commerciale qui oppose Washington au reste du monde.
Les inquiétudes sur les conséquences des droits de douane sur l’économie mondiale avaient poussé l’once du métal jaune au-delà 3.500 dollars pour la première fois de son histoire en début de semaine dernière.
Le repli de l’or sur la semaine s’explique par «un apaisement des tensions dans le conflit commercial», avec la perspective de négociations entre Pékin et Washington, analyse Carsten Fritsch, de Commerzbank.
Les cours de l’or ont également pâtit «de prises de bénéfices», note Axel Rudolph, analyste chez IG.
Un mouvement en partie compensé vendredi par l’affaiblissement du dollar après sa forte remontée cette semaine, qui a suscité un léger regain du prix de l’or.
Vendredi, l’once d’or se négociait à 3.255,06 dollars, contre 3.319,72 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
A noter également que sur les trois premiers mois de l’année correspondant au début du mandat de Donald Trump, la demande d’or a grimpé de près de 16% (hors échanges de gré à gré) par rapport à la même période l’an passé, souligne le Conseil mondial de l’or (CMO) dans son rapport trimestriel publié mercredi.
Le cuivre en courant alternatif
Le cuivre est resté quasiment stable cette semaine, avec une forte baisse mercredi à cause d’une activité manufacturière qui s’est contracté en avril en Chine, en pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, avant de remonter en raison d’une offre restreinte de métal rouge.
Cette contraction est un facteur de baisse pour le cuivre, fortement utilisé dans l’industrie, et donc très dépendant de la santé économique des grands pays consommateurs de métaux.
Néanmoins, «tous les signaux physiques sur le marché du cuivre indiquent une tension» dans l’approvisionnement, en particulier en Chine, affirment les analystes de Morgan Stanley dans une note.
Les stocks à la bourse des métaux de Shangai et à celle de Londres (LME) «ont diminué depuis le mois de mars», souligne Thu Lan Nguyen de Commerzbank.
Cela peut s’expliquer par «une forte demande aux États-Unis en raison de la menace de droits de douane sur le cuivre dans ce pays», indique l’analyste.
Les deux effets contraires --la production manufacturière chinoises qui fait baisser la demande et la tension limitant l’offre disponible-- s’annulent.
Sur le LME, une tonne de cuivre coûtait 9.398 dollars vendredi, contre 9.374 dollars sept jours plus tôt à la clôture.