La livre britannique cédait marginalement du terrain jeudi face au dollar, l’anticipation par le marché d’un accord sur les droits de douane entre Londres et Washington compensant partiellement les craintes d’une révision à la baisse des perspectives économiques de la Banque d’Angleterre (BoE) qui s’apprête à réduire son taux directeur.
A rebours de la Réserve fédérale américaine et à l’instar de la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre (BoE) s’apprête à réduire son taux directeur jeudi pour soutenir son activité économique, prévoient les analystes. Ces derniers tablent sur une baisse de 0,25 point de pourcentage du taux directeur, actuellement fixé à 4,5%.
«La décision effective (...) ne devrait guère surprendre», explique Michael Pfister, de chez Commerzbank. Mais à cause de «l’impact désinflationniste des droits de douane américains», souligne l’analyste, «il y a un risque de prévisions plus ternes, ce qui nuirait à la livre».
Déjà en proie à une stagnation de son activité, le Royaume-Uni subit des droits de douane de 10% sur ses exportations vers les Etats-Unis, son deuxième partenaire commercial après l’Union européenne. Et le mois dernier, le gouverneur de la BoE Andrew Bailey avait averti qu’»une fragmentation de l’économie mondiale serait néfaste pour la croissance», ce qui pourrait se répercuter sur l’économie «très ouverte» du Royaume-Uni.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit cependant s’exprimer jeudi sur les négociations commerciales entre Londres et Washington, a indiqué Downing Street, quelques heures après l’annonce par le président américain Donald Trump qu’un «accord majeur» serait dévoilé, sans nommer le pays concerné.
Selon plusieurs titres de la presse américaine et britannique, il s’agit du Royaume-Uni, et «l’optimisme concernant l’accord commercial a permis à la livre sterling de se renforcer au cours de la nuit», souligne Lee Hardman, analyste chez MUFG.
Vers 11h00, la livre perdait 0,17% face au billet vert à 1,1327 dollar, et cédait 0,05% à la monnaie unique européenne, à 85,06 pence pour un euro.
Par ailleurs, mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a comme prévu maintenu ses taux inchangés dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, se disant dans l’incapacité de prévoir où va l’économie américaine, confrontée au tremblement de terre douanier. Le dollar est en hausse face à la majorité des monnaies jeudi, poussé par une instabilité décroissante sur les marchés «grâce aux concessions commerciales de Trump et à une série de rapports économiques américains positifs», explique Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill.