Les tensions commerciales resteront cruciales pour les marchés à court terme
Le CAC 40 a enchaîné une troisième semaine consécutive de hausse, s’envolant de plus de 3% grâce à un regain d’appétit pour le risque sur les marchés mondiaux et des résultats d’entreprises supérieurs aux attentes. Ce dynamisme s’explique par une désescalade des tensions commerciales, alimentée par des rumeurs d’accords potentiels entre les États-Unis, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud, ainsi que par des signaux d’ouverture au dialogue entre Washington et Pékin.
La majorité des valeurs du CAC 40 ont progressé, avec Airbus, Société Générale et Safran en tête. Airbus a affiché un chiffre d’affaires consolidé de 13,5 milliards d’euros, en hausse de 6% sur un an, et un résultat net de 793 millions d’euros, malgré des contraintes persistantes sur la chaîne d’approvisionnement. Société Générale a surpris avec un produit net bancaire de 7,2 milliards d’euros, en progression de 7%, et un résultat net de 1,65 milliard d’euros, doublé par rapport à l’an dernier. Safran, portée par la vigueur des ventes d’équipements aéronautiques civils, a vu son chiffre d’affaires grimper de 16,7% à 7,26 milliards d’euros, tout en maintenant ses prévisions annuelles malgré les incertitudes liées aux droits de douane.
Cette nouvelle impulsion a permis au CAC 40 d’effacer complètement sa correction brutale de début avril, déclenchée par l’annonce de tarifs douaniers réciproques. Si la désescalade commerciale semble probable, la conclusion rapide d’accords reste incertaine, ce qui pourrait maintenir une volatilité élevée à court terme.
À moyen terme, les marchés européens semblent mieux positionnés que leurs homologues américains pour prolonger leur surperformance. L’Europe, moins exposée à un choc stagflationniste, pourrait faire face à une pression déflationniste, alimentée par un redéploiement des excédents de production mondiaux, notamment chinois, vers le continent. Ce scénario, bien que défavorable aux marges des entreprises, est plus facilement gérable par la Banque centrale européenne (BCE), qui dispose d’outils adaptés pour éviter une erreur de politique monétaire. Par ailleurs, l’augmentation des dépenses publiques en Europe, en particulier en Allemagne pour moderniser son armée et ses infrastructures, va soutenir la demande interne et réduire la dépendance des entreprises européennes aux exportations.
Graphique journalier du cours du CAC 40 - niveaux clés
Prévision du cours du CAC 40
Une possible respiration à très court terme avant une poursuite du rebond
Sur le plan technique, la configuration du CAC 40 est haussière, mais le momentum est beaucoup plus faible que celui des indices des « pays du Sud » ou encore de l’Allemagne en raison de l’incertitude politique persistante en France. Des prises de bénéfices pourraient provoquer un repli du CAC 40 jusqu’à sa moyenne mobile à 200 séances à environ 7600 points à très court terme, mais les perspectives restent autrement haussières. L’indice parisien pourrait continuer à progresser au cours des prochaines semaines, avec le seuil technique à 7900 points en ligne de mire, puis le record de 2024 à 8250 points (sous lequel il s’était replié en mars) au cours des prochains mois.
Un retour proche de 7000 points semble relativement peu probable au cours des prochains mois, à moins que les droits de douane américains ne diminuent pas significativement, car les probabilités d’une récession américaine, et donc d’un ralentissement de l’économie mondiale, augmenteraient significativement. Malgré le solide rapport sur l’emploi américain du mois d’avril publié vendredi dernier, la probabilité d’une récession américaine en 2025 est proche de son plus haut à 63% selon le site de paris en ligne Polymarket.
Entrée | Achat à 7600 points |
Objectif | 7900, puis 8250 points |
Stop | 7400 points |
Ratio risque/rendement | >1 |