Finances fédérales: 3 milliards de plus pour couvrir les mesures anti-Covid

AWP

2 minutes de lecture

Le Conseil national a approuvé mardi la demande de rallonge pour le budget 2022, et ce malgré la levée des mesures anti-Covid-19.

La Confédération devrait obtenir 3,4 milliards de plus pour financer les mesures de lutte contre le coronavirus. Le Conseil national a approuvé mardi la demande de rallonge pour le budget 2022, et ce malgré la levée des mesures anti-Covid-19.

Le Conseil fédéral a demandé ce supplément pour couvrir le prolongement de plusieurs mesures de soutien financier dans la loi Covid-19, a rappelé le ministre des finances Ueli Maurer. Lors de la session d’hiver, le Parlement a également élargi le cercle des bénéficiaires des allocations pour perte de gain due au Covid-19.

Au final, le gouvernement demandait 1,7 milliard de francs pour les allocations pour perte de gain et 900 millions pour la participation fédérale aux aides pour les cas de rigueur.

L’UDC a proposé de réduire ces deux crédits de moitié. L’an dernier, seuls la moitié des fonds mis à disposition ont été utilisés, a argumenté Lars Guggisberg (UDC/BE). Pour lui, les besoins doivent être calculés «de manière la plus réaliste possible».

En outre, les crédits demandés ont été calculés à un moment où le nombre d’infections était très élevé. La situation a totalement changé avec les assouplissements annoncés le 16 février par le Conseil fédéral, a-t-il ajouté. Ces crédits ne seront probablement pas utilisés entièrement. Le budget doit par ailleurs donner lui aussi un «signal» d’un retour à la normalité.

Impact durable

Ces coupes ne permettraient pas de réaliser des économies, a plaidé Ueli Maurer, dénonçant une proposition «aventureuse». Le Conseil fédéral a prouvé qu’il était prudent dans son utilisation des fonds. Les besoins ont été calculés sur la base des expériences réalisées ces derniers mois.

Le gouvernement a en outre tenu compte du fait qu’il n’y aurait probablement plus de fermetures dues au Covid-19 en 2022 et que les mesures de lutte contre le coronavirus seraient progressivement levées, a souligné Anna Giacometti (PLR/GR) au nom de la commission. Malgré tout, les conséquences économiques de la pandémie ne seront pas terminées, a souligné Gerhard Andrey (Verts/FR).

Au final, seule l’UDC a soutenu les propositions de réductions. Une troisième enveloppe de 800 millions de francs n’a pas suscité d’opposition. Elle doit permettre de financer les indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail.

Ces trois crédits supplémentaires portent à 7,2 milliards de francs les dépenses débloquées pour atténuer les conséquences de la pandémie pour cette année. Au cours des années 2020 et 2021, la Confédération a consenti des dépenses d’environ 30 milliards.

Protection contre le loup

La Chambre du peuple a en outre accepté par 101 voix contre 72 et 17 abstentions d’allouer des moyens supplémentaires pour assurer une protection d’urgence contre le loup. La demande, émanant de la commission de l’environnement, portait sur une enveloppe de 5,7 millions de francs.

Il ne faut pas laisser les agriculteurs seuls face à la hausse «incontrôlée» du nombre de loups, a plaidé Mike Egger (UDC/SG). Le Parlement doit au contraire mettre les moyens suffisants à leur disposition, en attendant que la loi permette une régulation des grands prédateurs.

Une partie des Verts a soutenu cette proposition, pour montrer que le loup ne doit pas être chassé, mais que l’on souhaite mieux soutenir les paysans, a expliqué Felix Wettstein (Verts/SO).

Plusieurs orateurs ont répondu que les moyens financiers actuellement disponibles n’ont pas encore été épuisés. Le train d’ordonnance agricole 2022 prévoit déjà un supplément de 3 millions pour l’estivage des moutons. Par ailleurs, il n’existe selon eux pas de base légale pour des aides supplémentaires dès cet été – un point contesté par une partie de l’hémicycle.

Finalement, la Chambre du peuple a accepté sans opposition l’augmentation de 11 millions du crédit pour achever la construction d’un bâtiment de l’Ecole polytechnique de Zurich. De nombreux députés se sont malgré tout montrés irrités par les surcoûts rencontrés sur ce chantier et le «manque de sérieux» des responsables du projet.

Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.

A lire aussi...