Credit Suisse: la centriste fribourgeoise Isabelle Chassot présidera la CEP

AWP

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La verte saint-galloise Franziska Ryser sera la vice-présidente, ont annoncé mercredi les bureaux du National et du Conseil des Etats.

La sénatrice Isabelle Chassot (C/FR) présidera la commission d’enquête parlementaire (CEP) sur la débâcle de Credit Suisse. Franziska Ryser (Vert-e-s/SG) en sera la vice-présidente, a annoncé mercredi la conférence de coordination, composée des membres des bureaux du National et du Conseil des Etats.

Le vote était clair, a indiqué la présidente du Conseil des Etats Brigitte Häberli-Koller (C/TG). Les deux femmes ont été élues au premier tour.

Pour les deux postes, les députés Roger Nordmann (PS/VD) et Alfred Heer (UDC/ZH) ont aussi recueilli des voix, a ajouté le président du National Martin Candinas (C/GR). Et de préciser que ce n’était pas son rôle de dire quelles raisons ont permis de départager les candidats.

«Nous avons fait notre travail maintenant», a encore déclaré Mme Häberli-Koller. La tâche revient désormais à la CEP de commencer les travaux et d’établir un calendrier.

Trois Romands

Celle-ci comptera 14 membres, sept de chaque Chambre. Outre Mme Ryser, le National sera représenté par Thomas Matter (UDC/ZH), Alfred Heer (UDC/ZH), Roland Fischer (PVL/LU), Roger Nordmann (PS/VD), Daniela Schneeberger (PLR/BL) et Leo Müller (C/LU).

Outre Mme Chassot, les sénateurs sont Werner Salzmann (UDC/BE), Daniel Jositsch (PS/ZH), Maya Graf (Vert-e-s/BL), Philippe Bauer (PLR/NE), Andrea Caroni (PLR/AR) et Heidi Z’Graggen (C/UR).

La commission est donc composée de 3 UDC, 3 centristes, 3 PLR, 2 PS, 2 Vertes et un Vert’libéral. Trois membres sont romands. Il y a cinq femmes.

Parmi elles, la présidente Isabelle Chassot. La Fribourgeoise de 58 ans siège au Conseil des Etats depuis novembre 2021. Auparavant, elle a été conseillère d’Etat fribourgeoise, présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique puis directrice de l’Office fédéral de la culture.

Jamais une femme et une Romande n’a été élue pour présider une commission d’enquête parlementaire, s’est félicité le Centre. Et de parler d’un «tournant dans l’histoire de la politique suisse».

«Nous sommes fiers d’être représentés par une personnalité forte avec un profil aussi compétent. Isabelle Chassot dispose de l’expérience et des qualités requises pour présider cette CEP», a déclaré Philipp Matthias Bregy (VS), président du groupe parlementaire, dans un communiqué.

Alliance entre le Centre et les Vert-e-s

Le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD) avait annoncé quitter son poste de président du groupe parlementaire pour viser la présidence de la CEP. Interrogé par Keystone-ATS, il s’est dit «un peu déçu, mais c’est la vie. Il ne peut y avoir qu’une seule présidente». Il a été surpris par l’alliance «peu habituelle» entre le Centre et les Vert-e-s. Et de l’expliquer par le fait que les bourgeois ne voulaient «à tout prix» pas un socialiste.

La vice-présidente Franziska Ryser, 31 ans, est conseillère nationale depuis décembre 2019. Le président du parti Balthasar Glättli l’a félicitée sur Twitter.

Sur le même réseau social, le président du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi (ZG) a lui fustigé ces nominations. Il a regretté que les autres partis bourgeois n’aient pas accepté que son parti, le plus grand de Suisse, fasse partie de la présidence.

La cinquième

Les deux Chambres ont avalisé la semaine dernière la création de cette commission. Elle sera dotée de cinq millions de francs. Son mandat est large. Elle aura toute latitude pour décider de l’étendue de ses investigations et pourra remonter sur plusieurs années. La durée du mandat n’est pas prescrite, probablement plus d’une année.

La CEP est l’instrument le plus fort dont dispose le Parlement. Elle a le droit d’entendre des personnes en qualité de témoin et de consulter les procès-verbaux et les documents concernant les séances du Conseil fédéral. Elle peut en outre confier à un chargé d’enquête le soin d’administrer les preuves.

Jusqu’à présent, seules quatre CEP ont vu le jour dans l’histoire politique suisse, la dernière en 1995. Elles se sont intéressées à l’affaire des Mirage et celle des fiches, à la démission d’Elisabeth Kopp et aux dysfonctionnements de la caisse de prévoyance de la Confédération (PUBLICA).

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