L’objectif de la politique européenne de la Suisse doit être la participation non discriminatoire des entreprises suisses au marché intérieur de l’UE.
Dans une déclaration commune, economiesuisse et l’Union patronale suisse ont appelé mercredi à une «clarification rapide» des questions en suspens concernant l’accord-cadre avec l’Union européenne (UE). Sur la base des futurs résultats concrets des discussions avec Bruxelles, les deux faîtières souhaitent qu’une évaluation globale soit menée.
Pour les deux associations, l’objectif de la politique européenne de la Suisse doit être la participation non discriminatoire des entreprises helvétiques au marché intérieur de l’UE. Marché le plus important pour la Suisse, tant sur le plan des exportations que des importations, et qui le restera à moyen terme, selon le communiqué.
La non-signature d’un accord-cadre garantissant la voie bilatérale pourrait avoir des conséquences néfastes pour l’économie. Dans un tel cas, «il faut s’attendre à une érosion progressive de la participation de la Suisse au marché unique européen», selon les deux faîtières. Certaines branches sentiraient cette érosion «très rapidement».
Par exemple, si aucune solution n’est trouvée d’ici mai 2021 concernant la reconnaissance des normes de conformité, le secteur médical pourrait souffrir. Les milieux scientifiques également, si la Suisse ne parvient pas à négocier une association «pleine et entière» au programme-cadre de recherche «Horizon Europe».
Pour mémoire, trois points de l’accord-cadre sont encore en suspens: les mesures d’accompagnement, la citoyenneté de l’UE et l’accès aux prestations sociales. En raison des négociations autour du Brexit, Bruxelles n’a pas eu le temps de s’entretenir avec la Suisse fin 2020.
Economiesuisse soutient par ailleurs la loi sur le CO2 révisée, combattue par un référendum, a annoncé l’organisation faîtière des entreprises lors de sa conférence annuelle virtuelle mercredi. Dans ce même cadre, l’association a présenté son «programme climatique de l’économie», définissant neuf champs d’action.
Parmi ceux-ci: l’optimisation des processus de production, la décarbonisation des transports, le soutien aux initiatives de l’industrie et la coopération internationale. Objectif: aider les entreprises à atteindre l’objectif «zéro émission» d’ici 2050 en leur proposant des lignes directrices concrètes.
L’économie entend faire partie de la solution au problème climatique, a déclaré Monika Rühl, présidente de la direction d’economiesuisse. «Grâce à des innovations et des technologies efficientes, elle est en mesure d’apporter une contribution majeure à la réduction des émissions de gaz à effet de serre», a-t-elle affirmé.
La loi sur le CO2 adoptée par le Parlement en automne devrait être soumise au peuple en juin. Pour rappel, un comité économique non partisan avait lancé un référendum, qui a abouti le 12 janvier.
La pandémie de COVID-19, qui «pèse lourdement sur l’économie» selon l’association, a également été abordée lors de cette conférence de presse. Economiesuisse estime que les mesures d’aide du Conseil fédéral ont «quelque peu atténué la pression», mais les secteurs de l’hôtellerie-restauration, du tourisme et du commerce de détail souffrent «fortement».
La gestion de crise doit être améliorée, selon l’organisation. «Ces derniers jours, la Confédération et les cantons se sont mutuellement reproché de ne pas avoir agi à temps», a déploré economiesuisse, soulignant que cela «fragilise la confiance des citoyens dans les institutions».
Ainsi, pour l’organisation, la création d’une cellule de crise nationale, directement subordonnée au gouvernement fédéral, est nécessaire. Economiesuisse a aussi plaidé pour une stratégie de dépistage à large échelle.
Enfin, l’association a livré ses recommandations pour les votations fédérales du 7 mars: «oui» à l’accord de libre-échange avec l’Indonésie et «oui» à la loi sur les services d’identification électronique l’identité numérique (e-ID).