Women in FinTech 2025: la banque suisse face aux mégatendances

Géraldine Monchau

2 minutes de lecture

La troisième édition du Forum a mis en avant les bénéfices que peuvent obtenir les établissements capables de s’adapter rapidement aux attentes changeantes des clients.

Le 22 mai dernier, Women in FinTech 2025 revenait pour sa troisième édition dans le cadre de l’espace Unlimitrust à Lausanne. Anaïs Salson, coordinatrice de l’événement et responsable partnership à Ecole 42, a souligné l’esprit collaboratif de cette journée: «Nous sommes ravis de pouvoir compter sur le soutien de la Fondation Vaudoise pour la Formation Bancaire et la collaboration de Women in Web3 Switzerland pour créer cet événement: une journée spéciale pour réunir néophytes et experts de la fintech, créer des liens, découvrir les nouvelles tendances, apprendre et partager.»

Mégatendances technologiques: la banque suisse à un tournant

L’une des discussions phares de la journée portait sur la transformation profonde que traverse actuellement le secteur bancaire suisse. Denise Gubser, consultante digital banking chez e.forsight, a identifié quatre mégatendances technologiques qui redéfinissent les services financiers en Suisse:

  • Finance Crypto: 17% de la population suisse est déjà engagée dans les actifs numériques, en particulier les 30–44 ans. La plupart investissent via des néo-banques ou des plateformes d’échange, et non par les banques traditionnelles. Le principal frein? Le manque de connaissances — une opportunité claire pour les banques de jouer un rôle pédagogique.
  • Néo-banques: L’application suisse Yuh est désormais rentable et gère 3 milliards de francs suisses pour plus de 300’000 clients. Dans le même temps, des acteurs internationaux comme Revolut visent les clients fortunés avec des services de banque privée, poussant les acteurs historiques à se réinventer.
  • Intelligence artificielle (IA): 43% des institutions financières suisses testent déjà des cas d’usage concrets de l’IA, que ce soit pour améliorer la relation client ou automatiser les processus internes. L’IA devient un pilier incontournable de l’infrastructure bancaire moderne.
  • Open Finance: Des plateformes comme BlueBudget ou Fjnch offrent aux clients une gestion multibanque, avec plus de contrôle, de transparence et de flexibilité. Cette évolution marque un tournant vers des services plus centrés sur l’utilisateur.

Ces tendances montrent que les établissements capables de s’adapter rapidement aux attentes changeantes des clients sortiront gagnants. Ceux qui tardent risquent d’être dépassés — non par manque de moyens, mais par refus du changement.


 


IA: le collègue cybernétique

L’intelligence artificielle a été un fil rouge de l’événement, particulièrement lors du panel de clôture sur la gestion de portefeuille. Pouneh Bligaard, CIO et co-fondatrice de Dragonfly Asset Management a partagé sa vision: «En gestion d’actifs, l’IA n’est pas juste un levier de productivité: elle peut offrir aux petites structures la puissance de 100 analystes – immédiatement, et à moindre coût – tout en libérant du temps pour l’intuition, le jugement et la pensée créative.»

Les intervenantes ont souligné l’importance du numérique et de la supervision humaine. En s’appuyant sur le concept du «Cybernetic Teammate», elles ont montré comment l’IA transforme non seulement l’efficacité individuelle, mais aussi la collaboration au sein des équipes. La conclusion du panel est claire: l’IA ne remplace pas l’humain, elle l’amplifie. Véritable coéquipier cybernétique, elle favorise la collaboration et comble les écarts de compétences. Pour les entreprises, cela impose une réinvention des structures, des méthodes de travail et des styles de leadership.

Ateliers, panels et apprentissage en immersion

Tout au long de la journée, les participants ont pu prendre part à des ateliers pratiques et à des discussions stimulantes en explorant comment le sport peut renforcer la résilience dans la vie professionnelle et personnelle, en travaillant sur des pistes concrètes sur le rôle des banques dans le soutien aux startups au-delà du financement classique. Une démonstration a permis aux participantes de comprendre le fonctionnement des portefeuilles crypto, en démystifiant les notions de «wallet» et en permettant à chacune d’obtenir son premier Bitcoin ou plutôt son premier Satoshi!

Le panel «Crypto & Indépendance financière des femmes» a examiné comment les cryptomonnaies peuvent favoriser l’inclusion financière des femmes à l’échelle mondiale. L’intervention de Marta Ra a souligné le potentiel de la fintech pour générer un impact réel et mesurable dans les domaines de la durabilité et de l’inclusion. Quant au panel relatif à l’épineux sujet de la relation start-up et banque, Marion Fogli, Deputy CEO d’Alpian, y a conclu avec une vision qui résonne autant pour les institutions que pour les clients: «Hier, la crédibilité venait de l’héritage. Demain, la confiance viendra de la clarté, du sens, et du courage de faire les choses autrement.»

Women in FinTech 2025 a offert un espace pour le dialogue, l’apprentissage et le partage de connaissance. Dans un secteur en perpétuelle mutation, il rappelle que la fintech ne se limite pas à la technologie, elle est aussi affaire de personnes, de valeurs et d’impact.

A lire aussi...