Vers un ralentissement du rythme des embauches?

Neil Tredinnick, Lotus Partners

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Après un premier trimestre très dynamique, nous constatons un retour au calme depuis le début du mois d’avril.

Lors de mon dernier papier sur le baromètre de l’emploi en Suisse romande je tablais sur un premier trimestre 2022 très dynamique avec un rythme soutenu des embauches dans le domaine bancaire et financier et ce dans la continuité des derniers mois de l’année 2021 qui ont été très bons en termes de nombre d’embauches.

Le dynamisme observé entre le mois d’octobre et le mois de février laissait penser que nous allions assister à un nombre élevé de démissions lors de la période de février à avril qui correspond au moment où les bonus sont payés.

Les candidats se voyaient recevoir plusieurs offres en même temps dont la conséquence a été une inflation des salaires.

Je mentionnais par ailleurs une nouvelle tendance plus observée depuis longtemps avec des candidats en position de force dans leur processus de négociation avec de futurs employeurs et une certaine pénurie de candidats qualifiés dans de nombreux domaines de spécialisation (opérations, finance et audit, compliance et fichier central, poste de support,….).

Qu’avons-nous finalement observé?

Les trois premiers mois de l’année ont été en effet extrêmement dynamique avec une augmentation de l’ordre de 50% des postes ouverts par rapport à la même période de l’an dernier. Les candidats étaient souvent engagés dans plusieurs processus en parallèle et se voyaient recevoir plusieurs offres en même temps dont la conséquence a été une inflation des salaires, les entreprises jouant à la surenchère pour recruter les talents.

Les postes les plus difficiles à pourvoir ont été ceux nécessitant une prise de fonction immédiate et pour une durée déterminée. En effet les candidats éligibles pour ces postes, à savoir les personnes activement en recherche et sans emploi, préféraient accepter des offres d’embauche pour des postes à durée indéterminée.

Ce marché tendu avec une difficulté pour les employeurs à recruter a incité ces derniers à retenir les démissionnaires en leur offrant promotions et/ou augmentation de salaire. En effet il vaut mieux pour les employeurs retenir les bons éléments quitte à les augmenter plutôt que de devoir rentrer dans un long processus de recherche d’un nouveau collaborateur spécialisé qui peut s’avérer plus coûteux.

Le nombre de démissions après le paiement des bonus est moins élevé qu’anticipé, notamment au sein des établissements bancaires.

Cependant nous constatons un retour au calme depuis le début du mois d’avril avec une diminution du rythme des embauches. Nous expliquons cela par plusieurs raisons. Premièrement nous avons constaté un nombre moins élevé qu’anticipé de démissions après le paiement des bonus notamment au sein des établissements bancaires. L’année dernière a été une très bonne année pour les banques avec d’excellents résultats qui s’est traduit par des bonus en nette augmentation par rapport à l’année dernière et diminuant ainsi le nombre d’employés mécontents.

Deuxièmement la guerre en Ukraine et ses conséquences sur l’économie, les marchés ainsi que sur la confiance des employeurs et employés se font ressentir tant sur les résultats financiers de l’année en cours que sur les postes à pourvoir. En période d’incertitudes comme on le vit actuellement les employés remettent à plus tard leur décision de trouver un nouveau challenge professionnel et les employeurs ont tendance à geler au moins temporairement leurs embauches.

Ainsi après un premier trimestre très dynamique nous nous attendons à un ralentissement du rythme des embauches au deuxième trimestre de cette année.

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