Un marché de stock-pickers

Salima Barragan

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Takayuki Kohata d’Allianz Global Investors se concentre sur l'alpha plutôt que sur le bêta.

Il y a des marchés haussiers. Et ceux dits «de spécialiste». Au Japon, on ne cherche pas à faire du bêta mais de l’alpha. La grande dispersion entre les gagnants et les perdants des indices en fait le marché de prédilection des gérants Long-Short. Le point avec Takayuki Kohata, gestionnaire de portefeuille senior et co-directeur de la recherche sur les actions japonaises chez Allianz Global Investors.

La macroéconomie n'est effectivement pas très convaincante: population vieillissante, force de travail en déclin; «Le seul groupe de la population qui augmente sont les personnes âgées», concède Takayuki Kohata. Une situation sociale à terme intenable alors que le pays souffre de la dette gouvernementale relative au PIB la plus élevée au monde.

«Dans le Topix, 490 sociétés mènent le marché
alors que 743 sont à la traîne; les queues statistiques sont très larges.»

D’ailleurs, reflet des conditions structurelles défavorables, les actions japonaises «ne sont allées nulle part», explique le gestionnaire. Tandis que les marchés américains progressent depuis une décennie, les indices japonais ont évolué latéralement. Cependant, cette évolution en dents de scie cache une grande dispersion des performances individuelles. «Dans le Topix, 490 sociétés mènent le marché alors que 743 sont à la traîne; les queues statistiques sont très larges» note Takayuki Kohata.

En revanche, le panorama micro-économique semble plus encourageant. Suite aux critiques acérées des investisseurs, les entreprises japonaises se sont données les moyens d’améliorer leur rentabilité (ROE) pour tenter d’atteindre celle de leurs pairs américains. «La différence de rentabilité qui subsiste ne provient pas de l’asset turnover mais du bilan, car leurs liquidités sont rémunérées à zéro», argumente le gérant.

En matière de gouvernance, les sociétés japonaises
en encore des progrès à réaliser.

«Les entreprises nippones ont des bilans solides, elles ont les capacités de faire des Share Buy-Back et des M&A», poursuit Takayuki Kohata. D’ailleurs, le cycle est déjà entamé et l’année 2019 totalise des transactions records de rachats d’actions et de fusions et acquisitions. Notons que les dividendes sont également en nette augmentation.

Cependant, en matière de gouvernance, les sociétés japonaises en encore des progrès à réaliser…Notamment dans la présence des femmes au sein des postes de direction. Le Japon figure en avant dernière place du classement, après la Corée du Sud.

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