Trois forces baissières

Salima Barragan

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Pierre Mouton de NS Partners favorise les actions de la santé peu sensibles aux aléas conjoncturels.

Les bons résultats publiés par les poids lourds des indices tels que LVMH, Microsoft ou Méta (anciennement Facebook) ne suffiront plus à porter les marchés. Lors d’une conférence, NS Partners a identifié trois forces en cause. Jérôme Powell, qui a quitté le camp des investisseurs, devrait remonter le taux directeur américain à 3,5% au cours de 2023. Tandis qu’en Europe, Vladimir Poutine mène une guerre qui sème des incertitudes additionnelles. Enfin, la Chine suit une nouvelle politique zéro COVID qui paralyse davantage la chaine d’approvisionnement, déjà mise à mal durant la pandémie. Le point avec Pierre Mouton, Head of Long Only Investments, qui maintient une vue prudente sur les actions.

«Les EPS et les directions de marchés sont très corrélés».

L’équation demeure simple. L'inflation dépend du cours des matières premières, mais aussi des emplois et des salaires. «Les attentes d’inflation sont toujours très fortes aux Etats-Unis, car le marché du travail et l’économie sont solides. «Bien que le CPI actuel atteigne 7%, (5,9% en Europe) l’inflation future à 5 ans attendue par les marchés est ancrée à 2,5% en Europe et 3% aux États-Unis, au-dessus du seuil de 2% des banques centrales qui devront y réagir en conséquence», explique Pierre Mouton.

Après que certaines valeurs aient atteint des sommets d’euphorie, tels que Rivian, Roblox ou encore Zoom qui se traitait à 42 fois son chiffre d’affaires, les spécialistes de NS Partners s’attendent à un ralentissement de la croissance des bénéfices par action. La société de gestion conserve une vue neutre sur la classe d'actifs vis-à-vis des obligations malgré les résultats des sociétés américaines globalement satisfaisants. «Les EPS et les directions de marchés sont très corrélés», constate Pierre Mouton, agnostique au style. «Il est plus difficile de naviguer sur les marchés dans un contexte de surperformance des cycliques et l’augmentation du WACC (weighted average cost of capital) affectera différemment les divers secteurs», explique le spécialiste qui favorise deux activités peu sensibles aux aléas conjoncturels:  la technologie médicale et l’industrie pharmaceutique. Ainsi que les énergies propres, une tendance à long terme qui profite de l’accélération de la décarbonisation suscitée par les tensions autour des énergies fossiles.

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