Une tendance mondiale à la baisse des taux
Depuis plusieurs mois, les grandes banques centrales dont la Fed, la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que la Banque nationale suisse (BNS), ont entamé un cycle de baisse des taux d’intérêt. En effet, le 18 septembre dernier, la Fed a surpris les marchés avec une réduction de 50 points de base après avoir maintenu ses taux à un niveau élevé pendant plus d’une année. Cette décision fait écho au désir de stimuler une économie mondiale en plein ralentissement, en facilitant les emprunts et en encourageant les investissements. Avec une inflation qui s’est rapprochée de l’objectif de 2% aux États-Unis, la fenêtre pour agir s’est ouverte. Toutefois, cette baisse des taux n’est pas dénuée de risques. En effet, bien que des taux d’intérêt plus faibles rendent les prêts et les hypothèques plus accessibles, il est primordial de comprendre que les ajustements monétaires prennent du temps pour se refléter dans l’économie réelle. Sans oublier que l’histoire montre que ces baisses interviennent souvent à des moments de faiblesse économique, voire de récession, ce qui pourrait en limiter les effets positifs immédiats.
L’un des principaux facteurs justifiant la baisse des taux d’intérêt est le ralentissement de l’inflation.
Une inflation sous contrôle mais des pressions persistantes
L’un des principaux facteurs justifiant la baisse des taux d’intérêt est le ralentissement de l’inflation. Aux États-Unis, elle est passée de niveaux record en 2022 à 2,5% en août 2023, se rapprochant ainsi de l’objectif des 2% fixé par la Fed cité plus haut. Néanmoins, dans d’autres régions, l’inflation sous-jacente demeure au-dessus des objectifs. Les banques centrales doivent donc naviguer de manière prudente: une baisse trop rapide des taux pourrait relancer l’inflation, notamment dans un contexte où des facteurs structurels comme la transition énergétique, la démondialisation et les tensions géopolitiques favorisent une hausse des prix. Cette situation rappelle les erreurs des années 1970, où une politique monétaire trop accommodante avait provoqué une deuxième vague inflationniste. Bien qu’il soit nécessaire de soutenir l’économie, une mauvaise gestion du cycle de baisse pourrait entraîner des conséquences déstabilisantes sur le long terme.
Entre opportunités et vigilance
Dans ce contexte, il est essentiel de privilégier une stratégie d’investissement équilibrée et prudente. Bien que la baisse des taux puisse inciter à augmenter l’exposition aux actions, leur volatilité lors des cycles précédents invite à la prudence.
Les investisseurs devraient plutôt se tourner vers des actifs sûrs comme l’or, les obligations de qualité (Investment Grade) ou encore les fonds immobiliers suisses. Ces derniers ont historiquement bien résisté aux baisses de taux. Ces différents placements permettent de protéger le capital tout en offrant des rendements plus stables, garantissant ainsi une meilleure résilience face aux incertitudes économiques et à la volatilité des marchés.