Retour à l’inflation nulle

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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On a tendance à oublier que lors de la décennie précédant la pandémie, le taux d’inflation moyen en Suisse était de 0%. Cinq ans plus tard, il est revenu à ce niveau en novembre 2024.

Le ralentissement économique en Europe pèse surtout sur l’industrie MEM suisse dépendante des exportations. Par conséquent, dans l’arc jurassien et d’autres régions de l’industrie mécanique, on observe une hausse notable du taux de chômage ces derniers mois. Dans les cantons du Jura, de Vaud, de Soleure et de Neuchâtel, il augmente – corrigé des variations saisonnières – d’au moins 0,3% entre août et novembre. A l’échelle de la Suisse, nous prévoyons un taux moyen de 2,5% pour 2024, et 2,8% de moyenne annuelle en 2025. Cette évolution pèse sur le moral des ménages, dont la tendance est à la baisse depuis août. Grâce à sa politique monétaire désormais expansionniste, la BNS a réussi à instaurer les conditions nécessaires pour protéger l’économie domestique d’un nouveau ralentissement cyclique.

On a tendance à oublier que, lors de la décennie précédant la pandémie, le taux d’inflation moyen en Suisse était de 0%. Cinq ans plus tard, le taux moyen de variation annuelle de l’indice suisse des prix à la consommation – hors composantes des loyers – est revenu à ce niveau en novembre 2024. Début 2025, la baisse des prix de l’électricité alimentera cette dynamique désinflationniste. De plus, il est désormais certain que le taux hypothécaire de référence sera abaissé en mars, entraînant un recul des loyers à partir de juillet 2025. Cette évolution sera ensuite intégrée au calcul du taux d’inflation en août. Selon notre projection actuelle, le renchérissement annuel lors des mois d’été 2025 retombera effectivement à 0%. Une baisse des prix de l’énergie ou une nouvelle appréciation du franc suisse constituent des risques importants pour notre prévision. Ils pourraient même causer temporairement des taux d’inflation négatifs.

Deux années solides, une perspective positive

Suisse

  • Le marché suisse ferme la marche en 2024 : en cause, la faible performance des trois poids lourds de l’indice. Nestlé pèse 23% du SPI et affiche –20% en 2024.
  • La valorisation des actions du marché suisse se situe dans la partie supérieure de la plage neutre.  

Zone euro

  • Le En 2024, le marché européen sous-performe l’américain (en devise locale) de 20%, soit la seconde plus sévère sous-performance des trente dernières années.
  • Faible croissance et crainte d’effets négatifs des tarifs douaniers en sont les facteurs clés.
  • La valorisation du marché européen reste neutre, mais il lui manque une étincelle pour dépasser celle de l’américain (en termes absolus et relatifs).

Etats-Unis

  • En 2024 (toutes les données au 12 décembre), le marché signe presque +30%. Pour la septième fois de l’histoire seulement, deux années consécutives affichent des gains supérieurs à 20%. 
  • Une fois de plus, les géants de la tech ont porté la performance américaine, bondissant de près de 70%.
  • Le marché américain est cher et sa valorisation, bien supérieure à celle de tous les autres.

Marchés émergents

  • Malgré le rebond de septembre, il n’y a pas de bonne performance relative. Les titres latino-américains et sud-coréens notamment ont été atones en 2024.
  • La décote est forte – et il suffirait d’une étincelle (comme en Europe) pour faire croître les valorisations.

Royaume-Uni

  • La performance et les difficultés du marché en 2024 ont été très similaires à celles de l’UEM.
  • Ce marché profite toujours d’une faible valorisation.

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