Rétrospective 2021 et perspectives 2022

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les marchés d’actions deviendront encore plus résistants à la pandémie du COVID-19 et le rebond des actions survivra au resserrement monétaire plus rapide orchestré par la Fed.

La première semaine de janvier a livré de nouvelles informations sur les deux principaux déterminants de la performance des marchés à la fin 2021: le variant Omicron et la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed). C’est ainsi l’occasion de formuler quelques observations sur l’année dernière et de réfléchir à l’impact probable de ces facteurs sur les marchés en 2022. 

Les marchés d’actions deviendront, sans doute, encore plus résistants à la pandémie du COVID-19 et le rebond des actions survivra au resserrement monétaire plus rapide orchestré par la Fed.

Malgré la pandémie en cours, la plupart des marchés internationaux ont achevé l’année 2021 dans le vert. Les actions américaines ont rapporté près de 29% et elles ont achevé l’année à moins de 1% de leur sommet historique. Seuls quelques marchés, dont la Chine, ont achevé l’année dans le rouge. 

La performance des actions a été soutenue par un rebond de la croissance économique, ainsi que par la persistance de politiques budgétaires et monétaires accommodantes malgré une inflation qui est au plus haut depuis des décennies. Tour d’horizon des observations de la Recherche d’UBS sur la performance des marchés en 2021, ainsi que des perspectives 2022.

1. Les marchés d’actions sont de mieux en mieux immunisés contre le Covid-19

Les actions mondiales ont achevé l’année sur les chapeaux de roue malgré l’anxiété de ces derniers mois alimentée par l’apparition du variant Omicron. La résistance des marchés est cohérente avec la tendance générale observée depuis le début de la pandémie, dont les vagues successives ont eu un impact de plus en plus réduit sur les actions. 

Il est recommandé aux investisseurs de rester exposés en faisant abstraction des craintes à court terme pour rester focalisés sur le long terme.

Lors des trois mois qui ont suivi le début de la première vague (de février à avril 2020), les actions mondiales et les actions américaines ont généré respectivement un rendement total de -13,4% et de -11,3%. En revanche, à compter de l’amorce de la deuxième vague en juin 2020, elles ont généré, sur trois mois toujours, un rendement total de 6,6% pour les actions mondiales et de 9,4%, pour les actions américaines. Lors de la vague liée au variant Delta, qui a débuté en mai 2021, leur rendement total sur la même durée s’est élevé à 7,8% (actions mondiales) et à 10,1% (actions américaines).

Perspectives 2022

L’impact du variant Omicron sur les marchés suivra certainement la tendance observée jusqu’ici. Ce variant se propage rapidement mais les données empiriques disponibles suggèrent qu’il est relativement peu virulent pour les individus vaccinés ou déjà infectés par d’autres variants. 

Dans le scénario de base de la Recherche d’UBS, les marchés surmonteront probablement graduellement la peur du coronavirus pour se focaliser sur les solides fondamentaux économiques. Il est recommandé aux investisseurs de rester exposés en faisant abstraction des craintes à court terme pour rester focalisés sur le long terme.

2. 2021, un bon cru pour les actions... mais pas partout

La Chine est restée notoirement à la traîne. Après avoir atteint un sommet historique en février, l’indice MSCI China a décliné pendant le reste de l’année, plombé par un durcissement de la réglementation des entreprises technologiques et du secteur immobilier, par la pénurie d’énergie, ainsi que par le ralentissement de l’économie. Il a achevé l’année 2021 sur une performance de -21,7%.

Perspectives 2022

Cette année, la dynamique géographique s’annonce contrastée. On s’attend à un premier semestre marqué par une croissance économique inhabituellement forte dans les pays développés au regard de celle enregistrée dans les pays émergents. En revanche, le second semestre sera certainement caractérisé par une accélération de la croissance économique dans le monde émergent. 

On peut s’attendre à une performance de l’ordre de 15% pour les actions chinoises cette année.

En ce qui concerne la Chine, les restrictions sanitaires en vigueur, la pénurie d’énergie et le durcissement de la réglementation devraient encore peser sur l’activité économique tout au long du premier trimestre 2022. La Recherche d’UBS anticipe néanmoins une accélération de l’activité au deuxième trimestre avec l’atténuation de ces freins, ainsi qu’avec la concrétisation de nouvelles mesures de relance monétaire et budgétaire. On peut s’attendre, en 2022, à une performance de l’ordre de 15% pour les actions chinoises.

3. L’inflation a bondi, mais pas les rendements

Rares sont ceux qui avaient prévu que l’inflation aux Etats-Unis se situerait à près de 7% en fin d’année. Cependant, le rendement nominal des bons du Trésor américain à dix ans n’était que de 1,5% au même moment. Son niveau actuel de 1,77% reste nettement inférieur à celui auquel on aurait pu s’attendre avec une inflation aussi élevée. 

Cependant, même si l’inflation s’est avérée plus durable et plus généralisée que prévu, on constate un début de normalisation des prix de certains biens et services concernés au premier chef par la forte hausse de la demande, comme les voitures d’occasion et les vêtements. En 2022, les prix de l’énergie devraient se stabiliser et l’atténuation des frictions sur le marché de l’emploi limitera sans doute la pression à la hausse des salaires.

Perspectives 2022

L’inflation devrait enregistrer une décrue tout au long de l’année. En moyenne, elle devrait s’élever à 2,7% en Asie, à 2,2% dans la zone euro et à 4,2% aux Etats-Unis. Dans ce contexte, les banques centrales devraient réduire l’ampleur de leur soutien monétaire, à commencer par la Fed, comme en témoigne le procès-verbal étonnamment peu conciliant de la réunion de son comité de politique monétaire du mois de décembre. 

La Recherche d’UBS prévoit désormais trois relèvements des taux directeurs aux Etats-Unis. Le premier interviendra certainement dès le mois de mars. Toutefois la Fed veillera, sans doute, à ne pas resserrer excessivement les conditions monétaires. Une augmentation graduelle des taux directeurs et des rendements obligataires est donc attendue. Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans devrait atteindre 2% d’ici au mois de juin, contre 1,77% à l’heure actuelle. 

Les investisseurs qui cherchent à améliorer leur revenu devront donc envisager de recourir à des sources de rendement non conventionnelles, y compris les prêts de premier rang («senior loans») américains, la dette non cotée ou synthétique, les stratégies actives, les produits structurés, ainsi que les actions qui versent des dividendes. 

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