Le rebond des actions souligne qu’il vaut mieux garder le cap

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Certains marchés cycliques vont surperformer à mesure que les investisseurs recentreront leur attention sur les solides fondamentaux économiques.

Il y a une semaine, les actions ont repris leur ascension. L’indice S&P 500 s’est adjugé 3,8%, avec à la clé un nouveau sommet historique à la clôture, et le MSCI All Country World a progressé de 3%. L’indice VIX, qui était à plus de 30, est retombé sous les 20 points. 

Les investisseurs ont été rassurés par les données préliminaires qui suggèrent que le variant Omicron du coronavirus pourrait être moins virulent que redouté initialement. En outre, même si l’inflation des prix à la consommation aux Etats-Unis a atteint, en novembre, son plus haut niveau depuis près de quatre décennies, à 6,8% en glissement annuel, ce chiffre est conforme aux attentes.

Dans les semaines à venir, de nouveaux accès de volatilité sont probables dès lors que les investisseurs évalueront les informations sur le variant Omicron, ainsi que le résultat de la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) de mercredi. Néanmoins, les récentes évolutions confortent dans l’idée que le marché haussier reste intact. Point de situation.

Nouveau variant moins virulent

Les connaissances actuelles du variant Omicron ne remettent pas en cause le scénario de base de la Recherche d’UBS, à savoir que le nouveau variant se fondra dans la vague actuelle causée par le variant Delta. 

Les premières données suggèrent que le variant Omicron est effectivement plus transmissible que le variant Delta. Selon une étude de l’Université de Kyoto qui repose sur une modélisation mathématique, il serait, à un stade précoce, 4,2 fois plus contagieux. Même s’il s’agit de données préliminaires et que la taille de l’échantillon est trop modeste pour en tirer des conclusions définitives, ces premiers résultats suggèrent que ce nouveau variant est relativement peu virulent. 

GlaxoSmithKline a déclaré que son médicament à base d’anticorps monoclonaux est efficace contre le variant Omicron. Selon une étude de Pfizer, même si la protection conférée par deux doses du vaccin de Pfizer-BioNTech est nettement inférieure à celle observée pour les variants précédents, une dose de rappel neutralisera bel et bien la nouvelle souche. Et deux doses permettront tout de même d’éviter une forme sévère de la maladie.

Fondamentaux économiques solides

La Recherche d’UBS va continuer de surveiller les données empiriques sur le variant Omicron, consciente qu’en dépit de la moindre virulence de ce dernier, sa plus grande transmissibilité pourrait se traduire par une augmentation du nombre absolu d’hospitalisations. Néanmoins, les gouvernements devraient se contenter d’instaurer des restrictions partielles et limitées dans le temps à l’activité économique, ce qui devrait restreindre l’impact sur la croissance. 

Dans cet environnement, on peut s’attendre à ce que les marchés recentrent leur attention sur l’évolution favorable de l’économie mondiale. Au quatrième trimestre, l’indicateur GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta fait état d’une croissance du PIB de 8,7% en rythme annualisé. En outre, les récents indicateurs économiques publiés en Chine montrent une bonne tenue de l’activité. La Recherche d’UBS table dès lors sur une croissance du PIB réel mondial de l’ordre de 6% cette année et de 4,8% en 2022.

Resserrement prématuré de la politique monétaire de la Fed peu probable

Face à la persistance d’une forte inflation, la Fed devrait annoncer une diminution plus rapide que prévu de ses achats d’obligations, qui s’élèvent aujourd’hui à 120 milliards de dollars par mois et qui sont censés prendre fin à la mi-2022. Toutefois, la banque centrale conditionne toujours ses décisions à l’évolution des données économiques et elle est prête à ajuster la politique monétaire en cas de net fléchissement de la croissance. 

Les responsables de la Fed ont également précisé que la barre était fixée plus haut pour le relèvement des taux directeurs. Dans la mesure où les participants au marché anticipent désormais trois relèvements de taux en 2022, il faudrait que la Fed durcisse encore un peu plus le ton pour que la confiance soit ébranlée. 

En outre, les marchés ont, cette année, plutôt bien encaissé les chiffres élevés de l’inflation. Début 2021, les investisseurs n’imaginaient sans doute pas qu’un taux d’inflation proche de 7% serait compatible avec un rendement des bons du Trésor américain à dix ans de 1,5% et une poursuite de l’ascension des actions. Et pourtant, l’indice S&P 500 est en hausse de 25% depuis le début de l’année. La Recherche d’UBS prévoie une décrue de l’inflation dans le courant de l’année 2022, qui devrait atténuer la pression sur la Fed.

Privilégier une stratégie à long terme

Comme le montre le récent rebond des actions, changer de stratégie en réaction à des risques de court terme peut nuire à la performance à long terme d’un portefeuille. Il est conseillé de rester positionné dans l’optique d’une poursuite de la progression des actions. Par ailleurs, certains marchés cycliques, qui ont souffert de la récente correction (comme le Japon, la zone euro, les secteurs de l’énergie et de la finance), vont certainement surperformer à mesure que les investisseurs recentreront leur attention sur les solides fondamentaux économiques. 

Enfin, le récent accès de volatilité sur les marchés constitue, sans doute, une piqûre de rappel quant à l’importance d’un portefeuille bien diversifié. Une exposition à des secteurs défensifs, comme celui de la santé, et à des investissements alternatifs tels que les hedge funds, est également recommandée. 

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