Réserve fédérale: vers un assouplissement monétaire

Seema Shah, Principal Asset Management

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Bien que les marchés anticipent une première baisse de taux dès le mois de mars, ces attentes pourraient s’avérer trop optimistes.

La Fed et les marchés conviennent volontiers que des réductions de taux se profilent, mais moins volontiers du moment exact où cela se produira. Plutôt que de forcer le calendrier, la Fed restera soumise aux données avant de décider une réduction de taux. Elle exigera probablement que l’économie américaine montre des signes distincts de ralentissement avant de considérer que l’inflation est sur une voie durable vers l’objectif visé. Pourtant, si l’estimation actuelle du marché, à savoir un assouplissement de la politique à partir de mars, est probablement un peu optimiste, le message le plus important reste clair: nous nous dirigeons vers une réduction des taux.

Le dernier graphique à points de la Réserve fédérale a révélé que le comité prévoit 75 points de base de réductions l’année prochaine, ce qui correspond à l’opinion du marché selon laquelle l’orientation des taux est à la baisse. Cependant, les prix du marché continuent d’être plus agressifs que ceux de la Fed et anticipent le double de l’assouplissement, avec une première baisse des taux arrivant dès mars.

Si l’on examine les quatre derniers cycles de hausse, on constate que la période entre les pics des fonds fédéraux et les baisses des taux est passée de 5 mois à 15 mois. La décision de basculer ne consiste pas à forcer le calendrier, elle est soumise aux données. Souvent, la baisse des taux est conditionnée par un affaiblissement du marché du travail, une croissance économique inférieure à la tendance et une inflation conforme aux objectifs.

Actuellement, l’économie américaine reste solide. Les ventes au détail récentes indiquent que la consommation reste robuste, alors que le chômage s’est stabilisé. A mesure que l’inflation s’achemine vers l’objectif, si la croissance reste supérieure à la tendance, des pressions sur les prix menacent de réapparaître.

Ainsi, bien que les marchés anticipent une première baisse de taux dès le mois de mars, ces attentes pourraient s’avérer trop optimistes. Il est plus probable que les faits avérés d’un ralentissement économique mettront plus de temps à émerger, probablement vers le milieu de l’année. Néanmoins, le message pour les investisseurs est clair: nous nous orientons vers un assouplissement monétaire en 2024. L’incertitude quant au moment exact des baisses ajoutera une certaine volatilité, mais elle ne modifiera pas la tendance.

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