Quoi qu’il en coûte

Charles-Henry Monchau, Banque Syz

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Credit Suisse : BNS et Finma dans les pas des autres banques centrales.

La Banque nationale suisse et la Finma se veulent rassurantes en informant qu’il n’existe «aucun risque de contagion directe entre les problèmes auxquels sont confrontés certains établissements bancaires aux États-Unis et le marché financier suisse. Les exigences strictes en matière de fonds propres et de liquidités auxquelles les établissements financiers suisses sont soumis en garantissent la stabilité. Credit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d’importance systémique.» En cas de besoin, la BNS mettra des liquidités à la disposition de Credit Suisse.

De son côté, Credit Suisse annonce cette nuit prendre les «mesures décisives pour renforcer préventivement ses liquidités» et «son intention d'exercer son option d'emprunt auprès de la Banque nationale suisse (BNS) à hauteur de 50 milliards de francs». La banque annonce également une offre publique d'achat en numéraire portant sur dix titres de créance de premier rang libellés en dollars américains, pour un montant total pouvant atteindre 2,5 milliards de dollars. Parallèlement, le Credit Suisse annonce également une offre publique d'achat en numéraire distincte portant sur quatre titres de créance de premier rang libellés en euros, pour un montant total de 500 millions d'euros.

La BNS et la FINMA pourraient bien être en train de vivre leur moment «quoi qu'il en coûte» (en référence à la fameuse phrase de Mario Draghi qui avait permis de sauver l'Union européenne lors de la crise d'il y a 10 ans).  

Assouplissement quantitatif pour les marchés, resserrement quantitatif pour les autres.

Deux phrases résument leur volonté d'assurer la pérennité de Crédit Suisse:

  • Credit Suisse répond aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d'importance systémique, à traduire par «il n'y a aucune raison de paniquer».
  • Si nécessaire, la BNS fournira des liquidités à CS, à comprendre comme «nous ferons tout ce qu'il faut pour les sauver».

Ce faisant, la Suisse est en train de suivre les pas d’autres banques centrales, soit, assouplissement quantitatif (QE) pour les marchés (et les banques), resserrement quantitatif (QT) pour le reste car l'inflation reste au-dessus de l'objectif.

Les titres CS ADR aux Etats-Unis étaient est en hausse de 7% en after-market (CS était en baisse de -14% lors de la session régulière).

Bien que la réaction des actions à la nouvelle soit loin d'être impressionnante, relevons que l'action est déjà en hausse de +32% par rapport à son niveau le plus bas de la journée.

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