S&P Global Ratings répond aux questions des investisseurs sur les grands thèmes et les secteurs impactés par la crise turque.
Dans cette FAQ, S&P Global Ratings répond aux questions que l’agence a reçues des investisseurs sur l'impact de la volatilité extrême récente de la lire sur les émetteurs en Turquie. Les réponses sont classées par secteur, les questions relatives à la souveraineté étant traitées en premier, suivies par les banques, les entreprises et les compagnies d'assurance.
Dans une économie aussi dollarisée que celle de la Turquie, les crises monétaires se transforment rapidement en crises de solvabilité. Même avant l'imposition, le 1er août, de sanctions américaines contre deux membres du cabinet présidentiel turc, la lire turque s'était déjà dépréciée de plus de 20% par rapport au dollar cette année. Les causes profondes de la volatilité de la lire et de la vulnérabilité croissante de l'économie à un atterrissage brutal ne sont pas nouvelles: la dépendance de longue date de la Turquie à l'égard de la dette extérieure pour financer la croissance intérieure; la surstimulation procyclique de l'économie par les décideurs politiques à l'approche des élections législatives et présidentielles du 24 juin; et l'assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale de Turquie ont tous joué leur rôle. En effet, nous sommes maintenant d'avis que le scénario de la «peur de la surchauffe» a déjà été dépassé par les événements. Le risque pour l'économie turque est aujourd'hui le contraire. C'est le risque d'une récession prolongée.
La volatilité exceptionnelle du taux de change de la lire au cours des deux dernières semaines et un resserrement significatif des conditions de financement tant extérieures qu’intérieures, ainsi qu'une baisse plus large de la confiance saperont, à notre avis, l'économie turque. Nous prévoyons qu'après une croissance moyenne de plus de 5% au cours des trois dernières années, l'économie se contractera de 0,5% en 2019, la consommation et les investissements diminuant fortement, ces derniers de 6% selon les projections. En même temps, nous prévoyons que l'inflation atteindra un sommet supérieur à 20% et que le taux de chômage atteindra 12% l'an prochain.