Quel 3e pilier me convient-il le mieux?

Communiqué, Maklerzentrum Schweiz

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En vue de remédier aux lacunes de prévoyance, le 3e pilier joue un rôle de plus en plus important. Il faut y distinguer la prévoyance liée facultative (3a) et la prévoyance libre (3b).

Le 3e pilier ne cesse de prendre de l’importance dans la constitution d’un avoir de vieillesse suffisamment étoffé, et c’est la formule d’épargne 3a qui semble l’emporter dans les faveurs. Étant donné qu’en termes de flexibilité et de sécurité, les solutions 3a peuvent présenter des différences marquées, il convient de bien réfléchir au choix du produit le mieux adapté.

L’AVS doit être revue de fond en comble. En effet, à long terme, le système du 2e pilier n’est pas en mesure de tenir ses promesses de retraite, car dans un environnement financier aux taux constamment très bas, il y a belle lurette qu’en tant que «troisième source de cotisation», le marché des capitaux n’apporte plus les contributions nécessaires. Et cette situation ne changera pas de sitôt. C’est pourquoi, en vue de remédier aux lacunes de prévoyance, le 3e pilier joue un rôle de plus en plus important. Il faut y distinguer la prévoyance liée facultative (3a) et la prévoyance libre (3b).

La prévoyance liée 3a – à savoir l’épargne volontaire de type 3a, bénéficiant d’allégements fiscaux – est la mesure privilégiée de la population suisse pour assurer une rente suffisante, ou plus précisément pour maintenir un certain niveau de vie durant la retraite. Les dépôts effectués peuvent être déduits du revenu imposable: pour les personnes affiliées à une caisse de pension LPP, il s’agit d’une contribution maximale de 6’883 francs par année, tandis que les indépendants peuvent contribuer à raison de jusqu'à 20% de leur revenu net, avec cependant une limite supérieure de 34’416 francs par année civile. Il faudra certes payer un impôt lors du versement du capital accumulé, mais le taux applicable est celui, plus favorable, de l'impôt sur le retrait des capitaux de prévoyance. En raison des avantages fiscaux, le versement du capital épargné est toutefois soumis à certaines restrictions. Il est possible au plus tôt cinq ans avant l'âge ordinaire de la retraite, et un versement anticipé encore plus précoce n'est prévu que pour le financement d’un bien immobilier dans le cadre de l’encouragement à la propriété de son logement (EPL), le début d'une activité professionnelle indépendante, un départ de Suisse ou en cas d'invalidité totale.

Banque ou assurance?

La constitution d’un capital de prévoyance par le biais du pilier 3a peut se faire soit au moyen d’une solution bancaire, soit à travers un produit d’assurance. En ce qui concerne le retrait du capital et l’exonération fiscale, les deux variantes sont régies par les mêmes prescriptions légales - mais pour ce qui est des autres aspects, les différences sont importantes. Si l’on opte pour une solution bancaire, la totalité du capital investi est affectée à la prévoyance vieillesse. En revanche, les produits d’assurance comprennent une protection d’assurance dont les coûts sont déduits du capital. C’est pourquoi, pour des versements d’un montant équivalent ainsi qu’une stratégie de placement identique, les solutions bancaires conduisent à un avoir de vieillesse plus important que les solutions d’assurance. De plus, il est possible de changer de banque ou de ne pas approvisionner le compte chaque année. Et finalement, le versement anticipé du capital peut être effectué sans frais, pour autant que l’on respecte les dispositions réglementaires.

En revanche, une police d’assurance – qui inclut une couverture des risques en cas de perte de gain, d’invalidité ou de décès – implique l’obligation de versements annuels. Mais cela peut aussi constituer un avantage. En effet, en cas de perte de gain ou d’invalidité, la compagnie d’assurance prend en charge le versement des contributions, de sorte que l’on est ainsi assuré d’atteindre l’objectif d’épargne fixé. En outre, le solde d’un compte bancaire 3a est intégré à la masse successorale et réparti conformément au droit de succession, tandis que les capitaux issus d’une assurance permettent de privilégier le conjoint, un concubin ou des enfants.

Rendement contre risque

L’épargne bancaire offre donc une plus grande souplesse, par exemple quand on prévoit un versement anticipé EPL, et en cas de vie, elle fournit un capital plus important. Les solutions d’assurance, quant à elles, offrent une plus grande sécurité, ce qui peut être un facteur déterminant pour les familles en général, et notamment les familles recomposées, ainsi que pour les personnes ayant des besoins de couverture particuliers. Cette sécurité a cependant un coût. Souvent, la meilleure des solutions est une combinaison des deux approches: une solution bancaire 3a et une assurance comprenant une couverture des risques.

Il convient également de noter qu’il existe des assurances classiques (risque et épargne), aussi bien que des solutions d’assurance associées à des fonds. Lorsqu’il s’agit d’un horizon prévisionnel plus court, et quand l’aspect sécuritaire est privilégié, une assurance classique peut être pertinente. Mais pour une assurance courant sur une longue durée, il est en tous les cas plus judicieux de recourir à une solution d’assurance liée à des fonds, car selon les souhaits et la tolérance au risque des personnes assurées, elle permet de participer à l’évolution des marchés boursiers. De façon fondamentale, on peut dire: plus la performance garantie est basse, plus les possibilités de rendement sont grandes.

Bien évaluer les besoins

Enfin, la prévoyance libre 3b convient également aux personnes qui n'exercent pas d'activité professionnelle ou aux personnes actives qui souhaitent épargner plus que les montants fiscalement déductibles pour la prévoyance vieillesse sous le régime 3a. L’épargne personnelle libre dans le cadre du pilier 3b ne bénéficie certes pas des mêmes avantages fiscaux que les versements dans le pilier 3a, mais elle constitue un très bon complément à l'épargne dans la prévoyance liée. Dans le cadre des conditions d'assurance, il est en effet possible de disposer librement de son argent, les montants de contribution ne sont pas plafonnés et les bénéficiaires peuvent être désignés librement. Les avantages fiscaux au titre du régime 3b résultent, sous certaines conditions, du versement du capital, des revenus obtenus et des excédents en franchise d'impôt.

Comme c’est le cas pour toute autre forme d’assurance, il est essentiel, s’agissant du 3e pilier, d’effectuer avant toute chose une évaluation globale en fonctions des besoins individuels et de la situation personnelle.

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